Une forme de nomadisme scolaire se développe ces dernières années au Tchad. Les élèves ont tendance à changer d’établissements presque tous les ans. Comment peut-on expliquer ce phénomène qui est considéré comme un nouveau fléau dans le système éducatif tchadien ? Le NDjampost vous fait le point.
De nombreux élèves changent d’établissements chaque année pour une raison ou pour une autre. Cependant, certains le font par suivisme, d’autres, pour la plupart, pour échapper au redoublement. Cette nouvelle forme de nomadisme scolaire est considérée comme un fléau qui gangrène le système éducatif tchadien parce qu’elle encourage la baisse de niveau et ne permet pas de suivre la progression des élèves.
Selon le proviseur du Lycée de Walia, Rouané Abel, les élèves qui migrent d’un établissement à un autre ces dernières années le font pour une raison ou pour une autre. Évoquant ces raisons, l’administrateur scolaire a souligné que les phénomènes naturels tels que l’inondation peuvent être à l’origine. « L’année passée, l’eau nous a envahis. De nombreux parents ont préféré retirer leurs enfants de notre établissement « , a-t-il souligné.
Cependant, il poursuit que d’autres raisons peuvent pousser les élèves à changer d’établissement scolaire. « Dans certains établissements, les responsables sont rigoureux, cela pousse aussi certains élèves fainéants à changer d’établissement « , a-t-il indiqué. Cependant, il faut reconnaître que certains élèves changent simplement d’établissement par suivisme ou pour échapper au redoublement. D’après Rouané Abel, les élèves qui se comportent de la sorte sont quelques fois encouragés par les parents. Il considère cela comme un phénomène qu’il faut combattre dans le milieu éducatif tchadien.
Selon le proviseur du Lycée de Walia, cela approuve la baisse de niveau. Toutefois, il faut reconnaître que si le phénomène prend de l’ampleur, c’est à cause de la prolifération des écoles privées. D’après Rouané Abel, ces écoles encouragent le nomadisme scolaire. » L’élève qui reprend dans tel ou tel établissement est sûr de passer ailleurs avec ces écoles privées qui poussent comme des champignons », a-t-il souligné.
Néanmoins, il reconnaît que dans les établissements publics, ces pratiques existent aussi. C’est pourquoi, il recommande la rigueur et appelle au sens de responsabilité des responsables des établissements scolaires. Par ailleurs, le proviseur invite les parents d’élèves à suivre leurs progénitures dans leurs parcours scolaires.