Économie circulaire : la transformation et la revalorisation des déchets gagnent du terrain à N’Djamena

Des chaussures faites à base des déchets de pneus / Ph Nadège Hountinto / Le N'Djam Post

Des bonnes affaires se font désormais grâce aux déchets, surtout plastiques, aux Marchés à mil et de Dembé à N’Djamena. Ces marchés sont habituellement fréquentés par des hommes et femmes venant de tous les coins de la capitale à la recherche des vivres et d’autres articles à des prix abordables. Désormais, ils comptent également sur leurs étals des produits issus de la valorisation des déchets d’origines diverses.

Les déchets représentent la matière première pour la conception de bon nombre d’articles. Ils constituent une véritable mine d’or pour plusieurs jeunes, chercheurs d’emplois, parmi lesquels Issa Moussa, âgé de 30 ans : ”chacun ici en ce qui le concerne parvient à joindre les deux bouts en attendant de meilleurs possibilités “, confie-t-il. Il est vendeur de produits issus du recyclage des déchets dont les pièces des engins (moto et voitures). Ses articles coûtent entre 500 francs CFA et 2 000. Pour ce qui est des sacs pour femmes, le prix oscille entre 3 000 et 5 000 FCFA. Le jeune vendeur affirme : ” le bénéfice que je perçois ici me permet de satisfaire mes besoins et ceux de ma famille. Bien que je sois loin de m’en satisfaire, je rends grâce à Dieu parce que sans ceci je serai aux abois”.

La filière est organisée et s’étend à d’autres secteurs. Le jeune Marius Belem, originaire de la région du Logone occidental s’intéresse à la ferraille et à l’aluminium. Il l’explique : ” je me rends dans les garages à la recherche des vieux pneus de voitures que je brûle avec l’aide des amis, ensuite nous tissons des barbecues avec les fils métalliques issus de l’incinération “. Il poursuit, ” je sillonne également les marchés et les cafétérias environnantes à la recherche des boîtes de conserve que j’ouvre, puis à l’aide d’une pointe, j’y fais des trous pour fabriquer des grattoirs à l’aide de quelques morceaux de bois”.

L’activité permet de recruter aussi les moins jeunes. Mahamat Ali, 49 ans est spécialisé dans la fabrication des babouches à base de caoutchouc provenant toujours des pneus de voitures. Elles sont vendues à 500 FCFA la paire.

Des pneus usés avant leur transformations / Ph Nadège Hountinto / Le N’Djam Post

Malgré l’apparence insignifiante des déchets, la commercialisation des produits dérivés de leur transformation permet d’accroître bien que mal, les conditions de vie de ceux qui s’y mettent. De plus, tout porte à croire que le réemploi ou la réutilisation des déchets participe à la gestion environnementale qui constitue jusqu’ici un des grands défis urbains des pays en voie de développement.

Toutefois on peut craindre les effets néfastes provoqués sur la santé par ces déchets. En effet, des traitements adéquats ne sont pas appliqués avant leur réutilisation quel que soit le lieu où ils ont été ramassés.

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