Au Tchad, plusieurs personnes en situation de handicap visuel fréquentent les établissements d’enseignement. Or, dans plusieurs écoles, il n’y a pas l’instauration du braille comme moyen d’apprentissage pour les élèves aveugles, en dehors de quelques établissements catholiques. Il revient donc aux ministères en charge de l’éducation et de l’enseignement de se pencher sur ce cas afin de donner la chance aux élèves en situation de déficience visuelle.
Pour permettre aux personnes vivant avec un handicap visuel, qui ont la chance d’être scolarisées, de savoir lire, écrire et compter, l’alphabet braille est institué dans certaines écoles de la capitale. De nos jours, ce sont plusieurs centaines d’élèves en situation de handicap visuel, qui bénéficient de cet apprentissage.
Le processus d’apprentissage du braille est reconnu par les pays développés et dans les écoles catholiques du Tchad. Sans appui financier, ce sont tous les centres des déficients visuels qui forment dans ce domaine. De l’avis de Jean Marie, responsable d’un de ces centres, ce qui permet aux déficients visuels d’apprendre, à lire, à compter et à calculer à l’école, c’est le braille. « Dans les centres de formation et certaines écoles, nous utilisons tout en braille, qu’il s’agisse des manuels d’alphabétisation que des livres. Nous sollicitons auprès du gouvernement, l’institutionnalisation du braille dans toutes les écoles du Tchad », a-t-il souligné. Il poursuit qu’il faut que l’Etat accompagne les centres dans la vulgarisation pour la réussite de ce projet. « Nous avons traduit les livres et nous les retranscrivons en braille afin de mettre à la disposition des aveugles. Ce que lisent les autres élèves dans les écoles, est la même chose que lisent les personnes handicapées visuelles » a-t-il, précisé.
De l’avis de Bertrand Kaladi, devenu aveugle à la suite d’un accident à 15 ans, ne pas savoir déchiffrer le braille, peut être considéré comme un double handicap. « Savoir lire et écrire, est déjà un plus pour les personnes handicapées visuelles. A l’école, nous bénéficions tous de la même formation grâce au braille. C’est mieux que de s’adonner à la mendicité. Grâce à l’école, les personnes aveugles gagnent leur vie quotidiennement. Le gouvernement doit s’impliquer pour nous aider », a-t-il précisé.
Afin de donner la chance à plus d’handicapés visuels de savoir lire et écrire, le gouvernement doit s’investir personnellement pour que le braille soit instauré dans toutes les écoles du Tchad. Les autorités doivent également plaider auprès des partenaires du Tchad, pour l’acquisition du matériel didactique au bénéfice du Centre national de curricula afin que les personnes déficitaires visuelles entrent dans leurs droits.
Nos tentatives pour avoir la version des responsables des ministères en charge de l’éducation et de l’enseignement, concernant l’instauration du braille dans les établissements scolaires, ont été vaines.
Pour rappel, lors de son invention au début du XIXᵉ siècle, le code braille a agi comme un déclencheur pour une population jusqu’alors cantonnée à l’oral, ou à l’écrit partant de l’alphabet des voyants mis en relief. C’est le jeune aveugle Louis Braille (1809-1852) qui eut le génie de comprendre qu’il fallait un code tactile adapté à la pulpe du doigt, bien plus perceptible que les procédés antérieurs. La fin du XXᵉ siècle a vu le développement du braille numérique, lisible sur une barrette métallique et constitué de points formés par des picots piézoélectriques.