Culture : le Guéra, un exemple du vivre-ensemble au Tchad

L’année tire à sa fin et le Festival Dary rassemble tous les Tchadiens dans leurs diversités pour célébrer la culture durant un mois au Palais de la Culture. Le NDjam Post vous accompagne, le long de cet événement, par une série d’articles sur les potentialités culturelles tchadiennes qui façonnent l’identité du pays. Dans ce premier numéro, c’est le Guera qui est à l’honneur.

Couchée mais veilleuse. Peinarde mais pensive. Telles peuvent être les différentes interprétations de la Reine du Guéra, cette colline qui culmine la ville de Mongo. Appelée ainsi car de loin elle est semblable à une dame couchée sur le dos. Cette dénomination n’est pas fortuite : le Guéra est l’exemple évident du vivre-ensemble au Tchad.

À Mongo tout comme à Bitkine ou Mangalmé, les fils du Guéra ont su humblement transcender leurs différences (ethniques, religieuses…) pour choisir de s’accepter et vivre dans la cohésion. Alors qu’ailleurs, les différences deviennent le terreau fertile pour mettre à feu et à sang les enfants d’une même province.

Selon Pasteur Moussa Saleh, chrétien, animiste ou musulman, ils sont « issus d’une même famille [voire ethnie] et ce lien est entrain de sauvegarder la vie en communauté », malgré les divergences de croyances. Vu l’aspect cosmopolite de la province, cet argument peut être actuellement obsolète alors, le Pasteur ajoute que le Guéra « accepte tout le monde ».

Au-delà de ces arguments ci-haut avancés, le vivre-ensemble doit nécessairement être un choix. Ainsi, les habitants de la province l’ont choisi volontairement, explique l’Imam Zakaria Chouaïb Mahamat. « Nous avons mis en place une association qu’on a nommée Almouna où on trouve des musulmans et des chrétiens et on s’est dit malgré notre diversité, on doit vivre ensemble ».

Malheureusement, très récemment, au mois d’octobre, la province a été victime d’un conflit violent entre ses propres fils à Mangalmé. Le bilan est lourd : une dizaine de morts et plusieurs blessés. Cependant, la réconciliation a précédé le calme qui s’en est suivi.

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