La production agricole de cette année est fortement déficitaire. Cette situation risque d’accentuer la cherté des produits de première nécessité, qui ont déjà subi les effets du renchérissement du fret maritime né de la pandémie du Covid-19. Certains analystes brandissent même le spectre de la famine dans certaines provinces du pays. Pour sa part, l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) pense qu’il y a encore des efforts additionnels à faire pour atténuer les effets néfastes de la crise alimentaire qui se dessine.
Face à cette situation qui menace la survie des consommateurs tchadiens et la paix sociale, elle exhorte le gouvernement à étendre la liste des produits de première nécessité importés soumis à l’exonération des taxes au sucre, à l’huile de cuisine et aux pâtes alimentaires. Elle recommande également entre autres la dotation de l’Office National pour la Sécurité alimentaire (ONASA), des ressources financières suffisantes pour la fourniture gratuite des vivres aux plus démunis et pour la vente subventionnée aux consommateurs défavorisés et le renforcement de sa gouvernance pour une gestion transparente des stocks et des ressources. Le secrétaire général de l’ADC Daouda Elhadj Adam appelle à la mobilisation de l’aide internationale auprès des partenaires techniques et financiers et amis du Tchad pour une assistance humanitaire conséquente. « Il faut que l’Etat apporte un accompagnement conséquent aux importateurs des denrées alimentaires en termes de facilités d’importation et de couverture en devises des transferts des fonds relatives aux denrées alimentaires et la mise en place d’un cadre multisectoriel de coordination des actions de riposte associant la société civile dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi », propose-t-il.
La cherté de la vie est devenue un défi quotidien auquel les consommateurs tchadiens à revenu faible et moyen sont confrontés depuis plus d’une dizaine d’années. « Les conséquences de cette situation sont multiples et variées impactant ainsi la qualité de vie des citoyens consommateurs », insiste l’ADC.