La bande dessinée qui raconte l’Afrique et le Tchad, en écho au festival d’Angoulême qui s’est achevé le dimanche 29 janvier 2023. Parmi les œuvres retenues, l’album « Djarabane » du Tchadien Adjim Danngar, paru aux éditions Delcourt, 192 pages.
« Djarabane » est le titre de l’album de l’illustrateur tchadien, Adjim Danngar. L’histoire racontée révèle qu’en 1984 à Sarh, une ville du sud du Tchad, le petit Kandji commence à porter un nouveau regard sur le monde qui l’entoure. Du haut de ses 7 ans, il est à l’âge des questionnements encyclopédistes : « Pourquoi la terre est-elle si brûlante ? » Pourquoi Zarathoustra, l’original du quartier, défie-t-il les militaires en se mettant toujours en travers de leur chemin ? Quand le méchant Absakine libérera-t-il le singe qu’il maintient en cage ? Qui est cet homme que les grandes personnes appellent « le président Hache Hache » (Hissène Habré) ? Et enfin, qui donc a bien pu peindre la belle image fixée au mur du salon de la maison ? Une image magique, à tout le moins, car il suffit de la regarder pour se retrouver aussitôt au cœur d’un beau village paisible, loin de la bruyante rudesse citadine.
Kandji, l’acteur principal de la bande dessinée aimerait tellement devenir dessinateur un jour, lui aussi ! L’auteur et illustrateur Adjim Danngar, s’est lancé cette fois dans une chronique de la vie quotidienne, pour beaucoup, inspirée de sa propre expérience.
D’origine tchadienne, aujourd’hui résident en France, il jette un regard sans concession sur son pays natal, où les difficultés économiques et l’instabilité politique empêchent, pour des millions de jeunes, toute projection dans l’avenir. « Que faire ? » Telle est la signification, en langue sara, de Djarabane, le titre de son album. Par ses dessins riches en détails (seule l’image du salon, comme un signe d’espoir, est en couleur), Adjim Danngar se retourne sur son passé et salue la ténacité de son jeune héros accroché à son rêve.