Comme de coutume, le 11 août 1960 est une date historique, emblématique du Tchad, qui marque la rupture avec la tutelle de la puissance coloniale. Les tchadiens ont pris en main le destin de leur pays depuis 1960 mais 63 ans après, qu’est-ce qui a changé en terme de l’autonomie de gestion du pays ? Place au bilan.
63 ans après l’indépendance, au-delà du changement du nom de la capitale Fort-Lamy devenu aujourd’hui Ndjamena, le bilan de ces années d’indépendance gérées par les héritiers de Toumaï laisse à désirer.
Cité parmi les pays africains les plus ravagés par les conflits politiques violents, le Tchad est confronté prématurément à une guerre civile cinq ans seulement après l’indépendance, par une révolte contre le régime de François Tombalbaye, premier président du Tchad en 1965.
Cette indépendance est jugée par plusieurs personnes comme une liberté mal négociée entre la France et le Tchad. Car la ficelle de la richesse du pays est entre les mains des anciens maîtres colonialistes où la sécurité, l’économie et le développement dépendent encore de la France.
Parlant du bilan après 63 ans, l’indice de développement humain du Tchad est le troisième le plus faible au monde. Alphabétisation, scolarisation, vaccination, malnutrition, insalubrité…, la situation est extrêmement grave. L’eau potable et l’électricité restent des mirages pour trop de citoyens. La faim et la misère rongent trop d’estomacs, comme l’indiquent les organismes de l’ONU.
Comme ailleurs au Sahel, la mauvaise gouvernance est le péché originel dont pâtissent le plus la population. L’ingérence de la puissance colonisatrice reste un blocus au développement des pays les plus pauvres.