Le 08 août 2022, le gouvernement de transition et une trentaine de mouvements politico-militaires ont signé, après 05 mois de pourparlers sous la médiation du Qatar, un accord de paix à Doha. Certains points contenus dans cet accord sont moins connus des tchadiens. La frustration de certains signataires aujourd’hui fait ressortir des zones d’ombre.
L’accord de Doha est l’un des points forts du processus de réconciliation entre les mouvements politico-militaires et le gouvernement de transition. Il prévoit plusieurs engagements de part et d’autre. L’un d’eux est la garantie d’un retour au bercail des mouvements signataires pour participer au dialogue national inclusif et souverain.
Toutefois, l’une des zones d’ombre tourne autour du « partage du gâteau ». Les discussions portant sur l’accord de Doha ont été écartées lors des assises du Dialogue National Inclusif et Souverain. Plusieurs promesses ont été faites néanmoins. L’on peut citer entre autres : les mesures visant à assurer la sécurité physique des membres des mouvements politico-militaires signataires, de leurs biens et de leurs proches à leur retour au Tchad, la réinsertion des membres des mouvements politico-militaires dans l’armée, l’implication dans la gestion de la chose publique avec plusieurs postes de responsabilité ont été promis. La rémunération et la prise en charge des déplacements et des logements sont incluses dans l’accord.
Un an après le retour et la participation effective de certains politico-militaires signataires à la gestion des affaires publiques, des divergences font et refont déjà surface. Plusieurs castings ont été faits pour repêcher les gros poissons des mouvements politico-militaires afin de leur confier des postes de responsabilité. Mais des acteurs de la catégorie B de l’accord de Doha, qualifiés d’opportunistes ont été écartés. Certains se retrouvent malheureusement dans une situation de frustration et d’incertitude. L’on se souvient encore de l’épisode de l’expulsion des lieux de logement.
Un an après la signature de l’accord de Doha, la question que l’on se pose est : l’injustice et la mal gouvernance tant dénoncées par ces politico-militaires sont-elles améliorées avec leur implication dans la gestion de la chose publique ?