Du 15 au 16 février 2025, les chefs d’État et de gouvernement du continent se réunissent à Addis-Abeba pour élire le prochain président de la Commission de l’Union africaine (UA). Celui qui succédera au Tchadien Moussa Faki Mahamat, après huit ans de mandat au bilan contrasté, héritera d’un chantier colossal : sécurité, intégration économique, réformes institutionnelles et autonomie financière.
L’un des défis majeurs reste la gestion des crises sécuritaires. Des conflits internes persistent en République démocratique du Congo (RDC), au Sahel et en Éthiopie, tandis que des groupes armés comme le M23 continuent de déstabiliser certaines régions. La médiation et la diplomatie devront être au cœur de l’action du futur président pour contenir ces crises et prévenir de nouvelles escalades.
Un marché commun encore en construction
Malgré la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le commerce intra-africain plafonne à 12,6 % des échanges totaux du continent. Le prochain président devra accélérer la mise en œuvre des réformes visant à lever les barrières douanières, améliorer les infrastructures et attirer les investissements afin de stimuler une croissance inclusive.
Réformes institutionnelles
L’UA peine à s’imposer comme une organisation influente sur la scène internationale. Pour y parvenir, elle doit se doter de dirigeants capables de renouveler le multilatéralisme africain, de renforcer la démocratie et d’améliorer la gouvernance. L’élection des nouveaux commissaires devra se faire sur la base de leur vision et de leur capacité à mener ces transformations.
Sortir de la dépendance aux bailleurs étrangers
L’UA repose encore largement sur le financement extérieur pour ses opérations de paix et de sécurité, limitant ainsi son indépendance stratégique. Le futur président devra accélérer la mise en place de mécanismes de financement innovants et encourager les États membres à honorer leurs contributions.
Une place à prendre sur la scène internationale
L’Afrique, qui représente 1,4 milliard d’habitants, ne dispose d’aucun siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Alors que les discussions sur une réforme de l’ONU se poursuivent, le prochain président de la Commission devra intensifier le lobbying diplomatique pour obtenir une représentation équitable du continent.
En attendant que la fumée blanche ne s’élève d’Addis-Abeba, une chose est sûre : le futur président de la Commission de l’UA devra faire preuve de leadership et de vision stratégique pour relever ces défis et insuffler une nouvelle dynamique à l’organisation panafricaine.