Une distraction phénoménale se fait une place dans le trafic routier de la capitale tchadienne. Entre utilisation de téléphone et fatigue, insouciance et manque de professionnalisme, les chauffeurs sont de plus en plus confrontés à des accidents consécutifs et mortels. Le tout laisse voir un danger imminent et une atteinte à la vie des usagers.
Depuis mi-octobre, les cas de chauffeurs ayant perdu le contrôle du volant ne cessent d’augmenter. Cela nous pousse à réfléchir sur le danger qu’est devenu le trafic routier de la capitale. En effet, dans ces séquences, les conducteurs ignoraient eux-mêmes le comment, ce qui montre combien ils étaient distraits.
L’un des accidents les plus récents est une tragédie manifeste. Un conducteur de moto ayant à sa charge une mère et ses deux enfants a vu sa monture finir sous une benne de la société Satom ce 13 novembre 2024. La mère a rendu l’âme sur le coup et les trois autres ont été blessés. Une énième inconscience, car, malheureusement, les conducteurs veulent toujours coûte que coûte dépasser l’engin qui se trouve devant eux.
Aussi, le 05 novembre 2024, une voiture de police du CSP9 a percuté des citoyens sur l’axe cinéma la Normandie, faisant quatre morts dont deux policiers. C’était lors de la rafle des mendiants étrangers dans la ville. Cet accident a suscité beaucoup d’interrogations. Vu sa portée, les témoins n’ont pas exclu la possibilité que le chauffeur fût sous l’effet de stupéfiants. Comment un policier de l’Etat peut ainsi écraser des gens en pleine ville et conduire à une telle vitesse ? L’État semble être incapable de les punir et la liste des usagers meurtris ne cesse de se rallonger.
Un autre chauffeur, conduisant une 4X4 noire, a fini sa course dans une quincaillerie sur l’axe double voies Gassi. Le chauffeur aurait perdu le contrôle du volant. Il n’y pas eu de dégâts humains, mais l’engin et la quincaillerie auront besoin de réparation.
Au pied du mur de la base de CGCOC, à Walia du côté de l’hôpital Le Bon Samaritain, une voiture a atterri dans les eaux débordantes du fleuve Chari le 16 octobre dernier. Il était, selon les témoins, poursuivi par des agents de la Douane Nationale, ce qui a déplu à certains qui reprochent à la Douane cette manière de poursuivre ceux qui prennent la poudre d’escampette, les poussant à se mettre ainsi en danger.
Dans le trafic routier de N’Djamena, des scènes dignes d’un film d’action se passent. Imaginez une Corolla suspendue sur un petit mur en béton armé. Elle s’est retrouvée là, coincée par le poteau électrique et suspendue sur le garde-fou parce que, semble-t-il, le conducteur a perdu le contrôle de l’engin. Heureusement, personne n’a été blessée.
Le dernier événement marquant est un conducteur de gros porteur. Le conteneur qu’il transportait laisse supposer qu’il venait de Douala et sa chute, après une tentative acharnée d’empêcher au véhicule de tomber, est la preuve qu’il a accumulé du sommeil sur ce long trajet. À la porte de N’Djaména, à Toukra, il s’est réveillé pour se rendre compte qu’il était en train de quitter la route. Les traces montrent qu’il a vainement essayé d’empêcher le pire. Il a fait tonneau sur la véranda d’une société de commerce générale à Toukra.