Dans une lettre publiée ce mercredi 9 août 2023, Djimrabaye Bourngar ancien membre du syndicat des magistrats du Tchad s’est adressé au Garde des Sceaux, Mahamat Ahmad Allabo par rapport à la crise qui servit le corps magistral. Il a qualifié le ministre d’un dessaisi.
»Quelle image offrez-vous au monde de vous-mêmes, de votre Gouvernement et de votre Pays, quant à vos compétences de gérer une crise aussi profonde, touchant une institution aussi sérieuse et un département aussi sérieux par la désinvolture et par l’indélicatesse ? » C’est par ce questionnement que le Magistrat Djimrabaye Bourngar s’adresse au ministre de la justice.
Dans cette correspondance de trois pages, l’ancien syndiqué du SMT (Syndicat des Magistrats du Tchad) a rappelé les responsabilités du ministre en charge de la justice dans la gestion de la crise avant de fustiger ses nombreuses sorties au cours de cette période. Selon Djimrabaye Bourngar, la communication, tout comme la gestion de cette crise, semble échapper au ministre. « C’est vous, Garde des Sceaux, le premier concerné et le premier responsable de cette crise. Mais si jamais, le Premier Ministre, votre chef hiérarchique, s’y mêle, comme il l’a fait récemment en recevant des responsables des deux Syndicats et en posant des actes, cela signifie tout simplement que la crise a dépassé vos compétences et que vous en êtes dessaisi. Et si le Chef de l’Etat s’y mêle, comme il est en passe de le faire, c’est que vous et le Chef du Gouvernement en êtes dessaisis, parce que dépassés. Et c’est regrettable qu’une telle crise dépasse le chef de famille que vous êtes », a t-il écrit.
Il s’est aussi questionné par l’attitude très motivé et engagé du ministre Mahamat Ahmat Alhabo à sa prise de fonction de manière tonitruante et fracassante, applaudi par tous en son temps et dont les propos avaient donné l’espoir à tout un peuple d’une aube nouvelle pour la Justice tchadienne.
« Où est passé le Professeur des Mathématiques le plus compétent et l’intellectuel le plus adulé et le plus respecté ? Comment, après deux années à la tête de ce Ministère de la Justice, on ne retient plus de vous que ce Monsieur autosuffisant, aigri, complexé, arrogant, insolent et méprisant, isolé et distant comme vous peignent vos propres collaborateurs ? Comment l’espoir d’une bonne JUSTICE au Tchad s’est évanoui et s’est transformé en cauchemar ? » Poursuit le magistrat.
D’après lui et aux yeux des autorités, des ministres et de l’opinion, c’est le Garde des Sceaux Mahamat Ahmat Alhabo qui ne mérite pas d’être respecté au point qu’on lui confie un département qui ne mérite aucun respect de sa part ? Il craint bien qu’ils ne retiennent qu’en réalité, c’est lui qui ne mérite pas leur respect parce qu’incapable de régler ce problème en bon père de famille une crise qui ne mérite pas toute cette popularité impopulaire.
« Comment cette crise ne peut-elle pas perdurer quand, pour toute compétence, vous ne travaillez qu’à déconstruire, à détruire et à déconsidérer la magistrature et les magistrats ? Comment en êtes-vous arrivé à ne servir que votre propre égo et à asservir les magistrats ? Comment êtes-vous inspiré à inspirer votre hiérarchie à avouer au monde entier qu’il y a dans la magistrature des magistrats mal recrutés, incompétents, infiltrés telles des tomates pourries pour corrompre délibérément ce corps ? Et que n’ayant pas pu s’acquitter du sale besogne qui leur a été confié, il fallait donc improviser un contrôle pour les en extirper, en ultime vengeance ! Cette crise vous dépasse-t-elle jusqu’à ce point ? » a conclu Djimrabaye Bourngar, dans sa lettre.