Dans les métiers liés au droit, l’espèce rare, c’est la femme Notaire. Elles sont quasi inexistantes. Sur une soixantaine de Notaires, le nombre de femmes ne dépasse pas 10, soit moins de 1/6ᵉ. Me Sylvie Solal est parmi ces dames qui se frayent un chemin dans ce monde “d’hommes”. Nous la rencontrons dans son étude notariale située à l’avenue 10 octobre.
« Vous êtes bien chez Me Sylvie », nous accueille une jeune dame à la réception. Une façon de nous indiquer dès l’entrée que nous sommes dans un cabinet notarial au féminin. Mais pas que. Un peu plus loin, dans une autre pièce, deux jeunes, des assistantes ou des notaires en herbes s’échangent des documents à tour de rôle. Après un laps de temps, on est accueilli par « Me Sylvie en chair et en os », nous lance-t-elle.
Une histoire de passion
Après les salamalecs, place au sérieux. Me Sylvie Solal nous fait entrer dans sa biographie et les raisons qui l’ont emmenée à faire le choix du notariat. C’est à la suite d’un cours de « Rédaction des actes » que la passion est née. « Quand j’ai eu à participer à ce cours, j’étais vraiment passionnée », nous confie-t-elle. Au-delà de cette matière, il y a également le professeur en charge du cours. « C’est quelqu’un qui est très intelligent et la manière dont il dispensait les cours a vraiment attiré mon attention ». Cette passion, l’étudiante Sylvie a voulu en faire un métier. Après avoir obtenu la meilleure note dans cette matière, elle est allée faire un stage dans un cabinet notarial.
Après un Master obtenu à l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest, à Ouagadougou, Sylvie rentre au pays avec le même rêve inébranlable : devenir notaire « à tout prix ». Elle fit donc un stage chez le célèbre Notaire Me Djomia Germain. Entre la passion et la réalité, il y a un grand fossé. Être notaire, c’est travailler pour son propre compte et « au début ce n’est pas facile », reconnaît Me Sylvie. « Il m’a fallu 4 ans et quelques mois pour devenir Notaire », confie-t-elle. À elle d’ajouter que « je suis la plus jeune à avoir été nommée en tant que Notaire titulaire de charge à N’Djamena en 2020, à l’âge de 30ans ».
Dans le notariat comme dans les autres métiers libéraux, il ne s’agit pas d’un long fleuve tranquille. « Des fois, ça peut venir et des fois, non », indique Me Sylvie Solal. Elle signifie qu’être notaire n’est pas une sinécure, mais un travail de tous les jours.
Loin de tout folklore, la Notaire affirme que « la femme doit être célébrée tous les jours ». Elle pense que la journée internationale de la femme doit être l’occasion de faire un état des lieux des acquis et surtout des perspectives. C’est dans cette droite ligne que Me Sylvie Solal conseille aux jeunes filles « d’aller plus loin » que les sentiers battus pour elles. Pour cela, celles-ci « doivent donner le meilleur d’elles-mêmes [et lutter à] se faire une place dans la société ».