Tchad : l’ONU va suspendre l’aide alimentaire aux réfugiés soudanais faute d’argent

Ph Le Ndjam Post

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé, mardi 12 mars 2024, qu’il allait devoir suspendre en avril son aide aux centaines de milliers de réfugiés arrivés du Soudan au Tchad. C’est en raison des contraintes financières, l’ONU a appelé aux dons pour éviter « une catastrophe totale ».

« Le débordement de la crise soudanaise est en train de submerger la réponse humanitaire au Tchad, déjà sous-financée et surchargée », a indiqué l’agence de l’ONU chargée de l’aide alimentaire aux personnes déplacées par les conflits ou démunies après une catastrophe.

« En raison des contraintes financières, l’aide du PAM en faveur de 1,2 million de réfugiés soudanais et de personnes touchées par la crise, notamment les nouveaux réfugiés en provenance du Soudan, sera suspendue en avril« , précise le PAM dans son communiqué. « Nous avons besoin des donateurs pour éviter que la situation ne devienne une catastrophe totale », poursuit-il en chiffrant « un besoin d’urgence de 242 millions de dollars » et en évoquant « une course contre la montre ».

Selon le PAM, des milliers de réfugiés soudanais continuent de franchir la frontière du Darfour, et comme la saison des pluies approche, cela va rendre impraticable l’accès routier aux livraisons humanitaires dans les camps de l’est du Tchad et vers le Darfour. Selon son décompte, « après l’éclatement du violent conflit au Soudan (le 15 avril 2023, ndlr), plus de 559.000 réfugiés soudanais et 150.000 rapatriés tchadiens sont entrés au Tchad ». C’est « l’une des populations de réfugiés les plus importantes et à la croissance la plus rapide d’Afrique », souligne le PAM.

« Depuis des mois, la majorité des réfugiés en provenance du Cameroun, de la République centrafricaine et du Nigeria n’ont reçu aucune aide en raison du manque de fonds », précise le PAM. Et « la réduction des rations attise la concurrence entre les réfugiés, les rapatriés et les communautés d’accueil autour des ressources déjà limitées, semant ainsi les germes de tension et d’instabilité ».

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