Les tchadiens, ou du moins les 10% consommateurs, sont habitués aux coupures fréquentes d’électricité. « Kouran chalo » et « Kouran djabo » (qui signifient l’électricité est coupée et l’électricité est revenue), sont comme un mantra récité inlassablement. Mais depuis un certain temps, une concurrence veut s’imposer : il s’agit de l’Internet dont les coupures sont devenues innombrables.
Il ne se passe pas un mois sans qu’il y ait une coupure d’au moins une demi-journée de travail. La semaine dernière, la connexion a été coupée deux fois à un moment où la demande était forte. Pour le reste de la semaine, elle était tellement médiocre qu’elle nous rappelait les années avant la 4G. Il ne s’agit ici que de N’Djamena où les internautes peuvent être un peu exigeants. Dans le Tchad profond, c’est à prendre ou à laisser.
Malgré la qualité qui laisse à désirer et les coupures fréquentes, le coût de l’accès à internet, on ne le répétera jamais assez, reste très élevé au Tchad. Les tchadiens paient cher pour un service qui n’est pas à la hauteur de ce qu’ils décaissent. Il est urgent que les responsables de toute la chaîne se réveillent de leur torpeur. Les consommateurs ne sont plus dupes et le marché offre des nouvelles opportunités.
Les tchadiens sont nombreux à se tourner vers Starlink, un fournisseur d’accès à Internet lancé par la société SpaceX du milliardaire Elon Musk. Moins cher et moins capricieux que la connexion fournie au Tchad, il est donc idéal pour les consommateurs. Et ce, au grand dam des fournisseurs locaux.
La connexion internet est vitale pour un pays. Privé des millions d’internautes de la connexion pendant plusieurs heures est un manque de respect. Mais les tchadiens n’attendent plus rien des autorités en charge. Ils se cherchent eux-mêmes à présent. La balle est dans l’autre camp sinon le réveil risque d’être brutal.