Tchad : les nouveaux intégrés à la fonction publique entre le marteau et l’enclume

Aussitôt intégrés, les nouveaux fonctionnaires connaissent déjà des arriérés dans le paiement de leurs salaires. Des retards qui, pour certains, dépassent 7 mois. Une situation très dure pour ces derniers qui prévoient des actions de revendications.

Depuis leur intégration à la fonction publique, les nouveaux fonctionnaires de l’éducation, de la santé, de la police, entre autres, broient du noir. Ils peinent à percevoir leurs salaires depuis plusieurs mois. Ces jeunes intégrés dénoncent la mauvaise foi du gouvernement dans le traitement de leurs dossiers. A cet effet, ils prévoient une grève de deux semaines, renouvelable, allant du 1er au 15 avril 2023 sur toute l’étendue du territoire national. Une marche pacifique est également prévue le 8 avril prochain pour exiger le mandatement et le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire.

Pour Mahamat, diplômé de Master en psychologie de l’éducation, qui fait partie des 5 000 diplômés intégrés à la fonction publique, c’est depuis 8 mois qu’il est enseignant sans salaire. « J’attends toujours un message de ma banque mais ça tarde à venir. J’ai déjà trop supporté. Nous allons passer à la vitesse supérieure », a-t-il menacé. Un autre de renchérir qu’ils sont des milliers à vivre cette situation, de l’enseignant à l’infirmier en passant par le policier.

Pour voir plus clair, nous nous sommes adressé au ministère des Finances, du Budget et des Comptes publics. Mais, nos questions sont restées lettres mortes. Cependant, selon Akemon Pakou, un des leaders du collectif des nouveaux intégrés, à la direction de solde, le directeur a déclaré que « les dossiers ne sont pas encore parvenus à son niveau ».

Même constat chez les policiers. Pour Idriss, rien ne va pourtant, ils sont considérés comme des fonctionnaires. « Ça ne va pas du tout. Tout le monde nous considère comme fonctionnaires et donc difficile de leur faire croire qu’on ne touche rien. Je ne peux pas demander de l’argent », a indiqué ce policier.

Rappelons que les arriérés de salaire sont un droit fondamental des travailleurs et leur paiement est crucial pour leur bien-être. Les autorités doivent prendre en compte les revendications afin de palier à ce problème bien que la loi des finances 2023 n’ait pas prévu, selon certaines sources, l’intégration de ces diplômés dans sa masse salariale.

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