Au Tchad, des questions se posent autour de l’arrêté municipal de 2010 portant interdiction, production et importation des emballages plastiques. Certains tenanciers des lieux de commerce n’utilisent plus des sacs plastiques. Cependant dans les marchés de la capitale, ces emballages continuent d’être vendus et utilisés.
Dans tous les marchés de N’Djamena, comme dans la plupart des centres commerciaux, les sachets plastiques sont toujours utilisés faute de solution de remplacement. Certains usagers l’utilisent à défaut de moyens ou par manque des sacs biodégradables. « On ne peut rien faire face à cette interdiction, d’autant plus que le pays aussi ne met pas en place des dispositions pour nous fournir une alternative. Il nous faut des sacs biodégradables. Certaines personnes, malheureusement, n’ont pas assez les moyens pour s’acheter les sacs qu’on nous propose. Donc, on est obligés de faire avec les sachets », a souligné Stephanie Nédéram, une utilisatrice.
Si les emballages en plastique continuent d’être vendus et utilisés dans les marchés du pays et surtout de la capitale, la réalité est toute autre dans les alimentations générales et stations-services. « Nous avons mis à la disposition de nos clients, des sacs artisanaux confectionnés en tissu. Le petit se vend à 150 et le gros à 500 francs CFA. C’est une loi en vigueur que notre entreprise a bien voulu respecter » affirme Mireille Milamem, réceptionniste dans une station de la place.
Le panier artisanal, une alternative ?
Selon les experts en environnement et en écologie, les sacs, emballages et sachets plastiques non biodégradables détruisent l’environnement. Leur durée de vie dans le sol varie de 100 à 400 ans. « Pour les utilisateurs, on peut revenir vers le panier artisanal que nos mamans utilisaient à l’époque avant l’ère des sachets plastiques. Pour conserver les aliments voire se rendre au marché, elles peuvent utiliser cette alternative-là », a justifié Marc Djekoula, un expert en développement durable.
Entrée en vigueur en 2010, l’arrêté communal portant interdiction, production et importation des emballages plastiques au Tchad manque de mesures d’accompagnement. Cet arrêté n’est presque pas appliqué par une grande partie de la population.