Dans de nombreuses régions du Tchad, les déficients visuels font face à des obstacles considérables allant de l’accès limité à l’éducation et à l’exclusion sociale. Les écoles adaptées restent rares, rendant difficiles l’accès à l’apprentissage pour ces individus talentueux, mais sous-estimés.
Sur le marché du travail, les personnes aveugles rencontrent des barrières à l’emploi, malgré leurs compétences et leur volonté de contribuer à la société. Des stéréotypes persistants limitent leurs choix professionnels, les confinant souvent à des postes subalternes, alors même qu’ils pourraient apporter des contributions significatives à divers secteurs. Le président de l’union des organisations des déficients visuels du Tchad, Lapel Martin se lamente : « Nous sommes les personnes les plus marginalisées dans la société. Nous sommes traités d’incapables. Alors que nous avons des compétences. Donc, il faudrait nous accorder une importance. Il faudrait aussi que les conditions des personnes handicapées soient améliorées », a-t-il déploré.
Pour le référendum constitutionnel, Lapel Martin donne ses impressions. Selon lui, le projet constitutionnel prend en compte le droit des personnes handicapées. Cependant, ces textes doivent être appliqués. Pour ce qui est de la forme de l’État, il n’est pas d’accord pour un État fédéral. « Basculer dans un État fédéral, je ne suis pas d’avis. Les États fédéraux ont toujours des problèmes. Le problème n’est pas la forme de l’État, mais plutôt une question de bonne gouvernance et de la conscience nationale », a-t-il affirmé.
Notons que malgré la persistance de la discrimination, les déficients visuels ont un potentiel inexploré au Tchad. Cependant, il est temps de briser les chaines de la discrimination et de permettre à chaque individu, indépendamment de sa capacité visuelle, de contribuer pleinement au tissu social du pays.
Marie-Claire Tari Koumninga (Stagiaire)