Le Tchad, pays à vocation agro-sylvo-pastorale continue à faire face à une situation alimentaire et nutritionnelle précaire. Conséquence, il bénéficie des aides extérieures pour combler les insuffisances. Alors que, les richesses naturelles dont dispose le pays peuvent le rendre autosuffisant.
Pour cette année comme mentionné dans un précédent article, l’Union européenne a mis sur la table une somme de 44 millions d’euros pour permettre à 40 000 ménages de se mettre à l’abri de l’insécurité alimentaire. Depuis des années que ces aides arrivent dans les caisses de l’Etat, le résultat n’est pas aussi probant puisque les populations ne sortent pas de manière définitive de cette situation « d’assistés ». Le Tchad pourtant est un accident de la nature. Il dispose de 39 millions d’hectares de terres arables dont 5,6 millions sont irrigables. Selon le dernier recensement de l’élevage, il y a environ 19 millions de têtes de bétail, toutes espèces confondues. Le volume d’eau de surface varie entre 260 000 et 554 000 milliards de mètres cubes par an à travers les lacs, fleuves et cours d’eau. La main d’œuvre elle aussi est abondante car le Tchad forme dans plusieurs instituts, des ingénieurs et techniciens en agronomie et élevage.
L’autosuffisance alimentaire par le financement de la résilience
Si les différents cycles de sécheresse et la pression démographique ont contribué à la baisse des rendements, le financement de la résilience doit être une priorité soutenue. Les modes de culture ont été modifiées avec la mécanisation de l’agriculture lancée à coup de milliards. Malheureusement, les investissements ont accouché d’une souris. Les producteurs ruraux à ce jour ne savent à quel saint se vouer dans la mesure où presque tous les tracteurs mis à leur disposition sont garés. A cela, s’ajoute une politique agroalimentaire moins adaptée avec les réalités de terrain.
Les autorités peuvent pour ce qui reste, revoir les investissements pour des solutions durables. Car, les aides bien que nécessaires ne doivent pas empêcher une bonne politique pérenne vers l’autosuffisance alimentaire. La guerre entre la Russie et l’Ukraine qui explique en partie la spéculation des prix de denrées alimentaires sur les marchés doit servir de leçon.