Le Tchad est secoué par le viol collectif d’une mineure, le 1ᵉʳ janvier 2024. Ce énième acte barbare est un rappel glaçant de l’urgence d’agir contre les violences faites aux femmes et aux enfants au Tchad.
Au Tchad, l’impunité des crimes sexuels continue largement à régner. Le plus souvent, ce sont les plus vulnérables qui sont les victimes de viol. La culture de l’impunité persiste et c’est l’un des problèmes les plus graves affectant la situation des Droits de l’Homme dans de nombreux pays. Pourtant, il ne doit pas exister d’impunité pour les auteurs d’actes de violence.
Selon la présidente de la Ligue Tchadienne des Droits des Femmes (LTDF), Epiphanie Diorang, « il y a un problème d’impunité face au viol au Tchad, en particulier parce que beaucoup de ces cas de viol ont été correctionnalisés. C’est-à-dire que les auteurs n’ont pas été condamnés pour des crimes, mais pour des délits ». Pour Epiphanie Dionrang, il est temps maintenant de vraiment traiter ces viols comme des crimes et de trouver la réponse judiciaire adéquate à ce fléau.
Du côté des victimes qui se retrouvent enceintes, il y a toujours des interrogations qui favorisent cette impunité. Mais qui va s’occuper des frais de maternité ? Qui va alors acheter des habits pour le bébé ? La Ministre de la Femme et de la Petite Enfance, Amina Priscille Longoh, reconnaît que les efforts sont toujours insuffisants, soulignant que des cliniques juridiques pour l’accompagnement des victimes sont créées. Les mentalités doivent évoluer, dit-elle.
Face à l’ampleur de ces violences faites aux femmes, le Gouvernement a mis en place plusieurs mesures. Parmi celles-ci, on note la réactivation et l’installation des plateformes multisectorielles de lutte contre les Violences Basées sur le Genre et la création de 33 bureaux d’accueil dans les commissariats et brigades de gendarmerie pour les victimes.