Le ministre des Mines et de la Géologie, Abdelkerim Mahamat Abdelkerim est interpellé, le 17 octobre 2023, devant les Conseillers nationaux de transition. C’est pour répondre aux questions orales avec débats relatives à la production et la commercialisation du Ciment au Tchad. C’est le premier Vice-président du Conseil National de Transition (CNT), Mahamat Saleh Makki qui a présidé la séance.
Le Tchad, à l’instar des pays de la Sous-région, est producteur de ciment. Cela est possible grâce à la Société Nationale du Ciment (Sonacim) de Baoré, la Cimenterie Chad Matérial Construction S.A (CCM) de Ngara, toutes deux implantées dans la Province du Mayo-Kebbi ouest, et la Cimenterie de Lamadji (CIMAF) à proximité de N’Djamena. Ces trois cimenteries ont respectivement chacune une capacité de production annuelle de 200.000 tonnes, 50.000 tonnes et 700.000 tonnes.
Cette production est largement supérieure à la demande nationale évaluée à 700.000 tonnes par an. Parallèlement à la production nationale, des commerçants importent d’importantes quantités de ciments du Cameroun et du Nigéria. Théoriquement, l’on s’attendait à voir le ciment se vendre à très bon prix pour permettre à la population tchadienne de construire des habitats décents. Malheureusement, le ciment produit au Tchad est le plus cher de la Sous-région actuellement, un sac de ciment de 50kg produit localement se vend entre 8.250 et 10.500 F CFA, contrairement au Cameroun où le sac de 50 kg se vend à 5.000 F CFA et au Gabon 5.500 F CFA.
Les conseillers nationaux ont, à l’occasion, rappelé l’interpellation du défunt feu Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, lors de l’inauguration de la cimenterie de Baoré en 2012, qui avait indiqué que le sac de ciment ne doit pas dépasser 6.000F CFA. Malheureusement, cette ferme instruction n’est pas exécutée, laissant la population devant une situation déplorable.
Le ministre des Mines et de la Géologie, Abdelkerim Mahamat Abdelkerim a indiqué qu’en 2021, l’estimation qui était de 170.000 tonnes a chuté à 115 640 tonnes. En 2022, les estimations qui étaient de 200.000 tonnes ont connu une chute de 44 672 tonnes et en 2023, la prévision qui était de 200.000 tonnes, a chuté de 10.000 tonnes. Cette chute de production de la Sonacim est due aux difficultés d’ordre énergétique, d’équipements, de mauvaise gouvernance, d’intrants et autres.
À la question du prix, le ministre des Mines et de la Géologie, Abdelkerim Mahamat Abdelkerim a indiqué qu’à la sortie de l’usine Sonacim, le prix du ciment est de 5.250 F le 32 kg et 6.250 F le 42 kg. Mais compte tenu du transport et d’autres difficultés, il arrive sur le marché noir avec un prix exorbitant.
En répondant aux différentes questions des conseillers nationaux, le ministre Abdelkerim Mahamat Abdelkerim et sa collègue de l’Industrie et du Commerce, Walendom Robertine, ont indiqué que les dispositions seront prises pour la réglementation du prix de ciment sur le marché afin de permettre à la population tchadienne de construire des habitations décentes.