Le Comité Technique du projet « Promouvoir la consolidation de la paix par la résolution des conflits et le dialogue entre les communautés et les autorités locales dans le nord du Tchad » (Ngla-Ha) s’est rendu du 22 novembre au 1er décembre dans les provinces du Borkou et Ennedi-Ouest. L’objectif d’évaluer et apprécier les résultats du projet depuis son lancement en Mars 2021.
Le comité composé des représentants de différents Ministères sectoriels dont ceux de l’Administration du Territoire, des Mines et de la Géologie, des Affaires étrangères, de l’Intégration Africaine, et enfin celui de l’Économie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, s’est rendu dans les villes de Faya, Gouro et Ounianga Kébir, dans lesquelles il s’est entretenu avec les communautés bénéficiaires du projet. « Il est important pour nous, représentants du gouvernement, de venir sur le terrain et de constater de visu l’état d’avancement du projet. Cela nous permet de faire des recommandations mais aussi encourager les différents partenaires qui accompagnent le gouvernement dans sa politique de développement », a déclaré M. Hissein Tchaguidi Youssouf Seid, l’un des membres du comité de pilotage, représentant le ministère des Mines et de la Géologie.
Les provinces du Borkou, de l’Ennedi-Ouest et du Tibesti (BET) dans le Nord du Tchad se caractérisent par diverses dynamiques migratoires, y compris la transhumance – interne et internationale, et la migration circulaire. Dans ces provinces reculées qui figurent parmi les moins développées du Tchad, l’accès limité aux services sociaux de base ainsi qu’aux ressources naturelles est parfois source de tensions entre les populations, mais aussi entre les populations et les autorités locales.
Depuis avril 2021, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’ONG Humanité et Inclusion (HI) mettent en œuvre le projet « Ngla-Ha ». C’est pour contribuer à la résilience des communautés en favorisant le dialogue communautaire et en soutenant la mise en place de « dividendes de la paix » à travers l’appui aux micro-projets de développement local élaborés et mis en œuvre par les communautés. Dans le cadre du projet, quatre comités locaux de gestion de projet ont été mis sur pied à Faya, Yebibou, Gouro et Ounianga Kébir. Ces derniers, constitués de représentants des chefs de quartiers, des femmes, des jeunes et des autorités administratives, servent d’interface entre le projet et les communautés pour identifier les investissements prioritaires, dits « dividendes de paix ».
« L’identification des projets prioritaires se fait par un processus de collaboration entre les autorités et les communautés à travers les comités locaux. Cette démarche permet de s’assurer d’une prise en compte réelle des besoins des communautés pour maximiser le nombre de bénéficiaires aux projets prioritaires », a dit Alassane Dembele, responsable de programmes de consolidation de la paix avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). C’est ainsi qu’à Ounianga Kébir, dans la province de l’Ennedi-Ouest, deux magasins communautaires de vente des vivres, deux moulins, une alimentation communautaire, et un atelier de soudure ont été construits et équipés à la demande des communautés.
A Faya, un centre de santé a été réhabilité et agrandi pour renforcer l’accès des populations aux services sanitaires de base. Le projet a par ailleurs permis de reboiser l’axe routier « Stade – Rondpoint numéro », de renforcer les groupements agricoles avec des motopompes, et de réhabiliter l’abattoir de Faya.
« Nous sommes assez satisfait de l’état d’avancement du projet Ngla-Ha. Le fait de voir autant d’engouement des bénéficiaires autour du projet, prouve que celui-ci est arrivé au bon moment dans ces localités » a ajouté M. Tchaguidi.
Au terme de la mission, le comité de pilotage a recommandé, entre autres, de renforcer l’implication des femmes dans les comités locaux et de mettre en œuvre des actions d’appropriation des activités du projet afin d’assurer leur durabilité. Le projet « Ngla-Ha » est financé par le Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de Paix (PBF).