Le général Daoud Bechir est décédé le 29 décembre 2024 après une longue maladie. De son vivant, le général fut l’un des hommes les plus téméraires que l’armée tchadienne a connue.
Il y’a des hommes qui portent leur pays dans le cœur peu importe le prix. Ces hommes sont prêts à tout sacrifier sans rien attendre en retour pour la mère patrie. Le général Daoud Bechir est l’un d’entre eux. Jusqu’à sa mort, le général est demeuré dévoué et loyal envers son pays.
En 1960, au moment où le pays accéda à l’indépendance et que l’on tourne définitivement les pages de la colonisation, naquit à Kalaït dans le désert de Mourtcha le jeune Daoud. L’enfance du général Daoud Bechir Gourda est marquée par les bruits de bottes qui ont secoué le pays seulement quelques années après cette indépendance. Il choisit de se ranger, vers la fin des années 1970, derrière les rangs des hommes. C’est en ces moments que le général se distingue par son abnégation, son courage et surtout par sa témérité.
Deux ans plus tard, en 1979, le voilà à N’Djamena au rang des Forces Armées Populaires (FAP) de Goukouni Weddeye. Après neuf mois de combat, ils arrivent à chasser les Forces Armées du Nord (FAN) de la capitale. Une victoire au prix fort : des frères d’armes arrachés à la vie et un pied boiteux dû à une fracture.
En 1982, lorsque moins de quatre ans plus tard, les FAN reconquièrent N’Djamena, Daoud Bechir s’exile en Libye. Il passe tout le temps de la présidence de Hissein Habré à la Jamahiriya libyenne. Mais dès l’accession du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) au pouvoir, Daoud Bechir reprend les armes et devient un des piliers du Mouvement pour la Démocratie et le Développement (MDD). Ce mouvement a tenté à maintes reprises de défier les nouveaux hommes fort de la capitale, mais sans succès. Cependant, vers la fin des années 1990, il dépose les armes et fait la paix des braves avec le régime en place.
La biographie du général Daoud Bechir est pareille à celle de bon nombre des tchadiens qui ont pris les armes dès les premières heures du Frolinat avec une seule conviction : faire « la révolution » et libérer le pays.
Le général a occupé plusieurs postes de responsabilité dans l’administration militaire. A cet effet, il a été entre autres le Commandant de groupement à Bardaï, Sarh, et Groupement Spécial Mobile. Aussi, est-il exact que le natif de Mourtcha a été plusieurs fois Commandant de Zone : Moyen Chari, Logone Occidental et Tibesti. Le rêve de tout militaire, il l’a réalisé pour se hisser au sommet de la hiérarchie militaire. L’année 2019 est celle de son apothéose. C’était à cette année que le président Idriss Déby Itno le nomme Chef d’État-major d’Armée de Terre (CEMAT) 1ᵉʳ adjoint. Une distinction aux couleurs de récompense de toutes années passées à défendre le tricolore dans la loyauté.