Tchad : ce qu’il faut savoir sur la Senafet instituée depuis plus de 20 ans

Devenue coutume depuis plus de deux décennies, le Tchad célèbre chaque année du 1er au 7 mars, la Semaine nationale de la femme tchadienne (Senafet). Cette célébration est bouclée par la Journée Internationale de la Femme (JIF), commémorée tous les 8 mars. Par essence, la Senafet ne se situe pas qu’au défilé moins encore à la vente des pagnes.

A priori, la Senafet tire son origine de la Journée Internationale de la Femme, le 8 mars, officialisée par les Nations Unies en 1977. Celle-ci est célébrée dans tous les pays en mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes.

Traditionnellement, en cette journée, les groupes et associations des femmes manifestent partout dans le monde pour faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition de la femme, fêter les victoires et les avancées enregistrées dans leur pays.

Au Tchad, le Gouvernement a institué par décret n° 054/MAFSPF/90 du 26 février 1990, non pas une journée, mais tout une semaine nationale de la femme. Après le premier forum dont le thème était « bilan et perspectives de la Senafet », organisé en 2002, les objectifs de la Senafet ont été réorientés ou plutôt reprécisés par décret n° 186/PR/MASF/02 du 16 avril 2002 du Président de la République. Désormais, elle est organisée du 1er au 7 mars sur toute l’étendue du territoire nationale pour contribuer à la mise en œuvre de la politique nationale de la promotion de la femme tchadienne. L’article 2 al. 2 dudit décret dispose qu’il s’agit ‘’d’une période de réflexion et d’analyse de la contribution de la femme au développement’’. Le Décret N°0302/PT/PM/MGSN/2023 du 20 février 2023, instituant la Semaine nationale de la femme tchadienne, a été modifié pour prendre en compte le concept genre et la rotation de la semaine dans les différentes provinces.

En participant successivement à la Conférence Internationale sur la population et le Développement (CIPD) au Caire du 5 au 13 septembre 1994 et à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, à Beijing en Chine en septembre 1995, le gouvernement du Tchad, était résolu déjà à faire progresser les objectifs d’égalité, de développement et de paix pour toutes les femmes. Le Tchad reste convaincu que le renforcement du pouvoir d’action des femmes et leur pleine participation sur un pied d’égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles au développement et à la paix.

Dès lors, on ne compte plus les mesures législatives et réglementaires prises au Tchad, la signature dans la sous-région et au niveau continental des déclarations et politiques dans le sens de la promotion de la femme et de l’égalité homme/Femme. La Loi N° 22/PR/2018 portant ratification de l’Ordonnance n° 12/PR/2018 institue la parité dans les fonctions nominatives et électives. Son article 2 affecte un quota d’au moins 30 % aux femmes dans les fonctions nominatives. L’article 3 de cette même loi frappe d’irrecevabilité toute liste de candidature aux élections législatives et locale qui ne serait pas composée d’au moins 30 % de femmes.

Pour l’édition de la Senafet de cette année, « femme, paix, sécurité, justice et réconciliation pour un Tchad égalitaire » est le thème retenu. Selon le ministère en charge du Genre, ce thème est nécessaire pour maintenir la paix et la sécurité dans le pays pour une réconciliation nationale inclusive, avec une participation maximale des femmes de toutes les couches sociales

Quitter la version mobile