À Bardaï, la paix a retrouvé une signature. Le 20 avril 2025, le comité d’autodéfense de Miski et le gouvernement tchadien ont conclu un accord qui ressuscite les promesses non tenues du passé.
Un accord déjà connu… et déjà trahi
Ce n’est pas la première fois que les deux parties s’engagent à mettre fin aux hostilités. Un précédent accord, signé sous le régime du défunt Maréchal Idriss Déby Itno, avait été rapidement rompu. En cause : « Le non-respect par la partie gouvernementale de certains engagements », selon une source proche du dossier. Ce manquement avait conduit le comité d’autodéfense à reprendre les armes, parfois avec une intensité accrue.
Le nouvel accord, signé à Bardaï, intervient donc dans un climat de prudence. « Il n’apporte aucunement de nouveaux points, mais revient sur les engagements qui n’ont pas été tenus par le gouvernement », précise la même source.
Des engagements réitérés
Parmi les engagements non respectés figure en premier lieu « la suspension de la délivrance des permis d’exploitation de l’or », source majeure des tensions dans cette région. S’ajoutent à cela la « réhabilitation et l’intégration des fonctionnaires civils et militaires dans l’administration et dans les forces de défense et de sécurité », ainsi que la « réhabilitation des infrastructures socio-éducatives et culturelles, et le lancement de nouveaux projets dans le département d’Emi-Koussi ».
Une trêve de trois mois renouvelable
L’accord prévoit également une trêve de trois mois, renouvelable tacitement, pour permettre la mise en œuvre des dispositions convenues. Cette trêve implique l’arrêt immédiat de toute action offensive, ainsi qu’une abstention stricte de toute activité susceptible de générer des incidents.
« Je mesure l’ampleur du chemin parcouru », témoigne une personnalité ayant contribué à l’aboutissement de cet accord. Pour elle, ce texte incarne « un véritable espoir de paix durable et un nouveau départ pour le département d’Emi-Koussi ».