L’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS), avec l’appui du ministère de la santé publique et de la prévention et des partenaires techniques financiers, initie une application permettant l’enregistrement systématique des naissances à l’état civil. La campagne en faveur dudit enregistrement a été officiellement lancée ce jeudi 16 novembre 2023. C’est la Maison de la femme qui a servi de cadre pour cette activité.
« Aujourd’hui, dès qu’un enfant nait, il a droit à une identité et par conséquent à Numéro National d’Identification. A travers cette solution technologique, il faut 20 minutes pour avoir des actes de naissance au sein des bureaux d’état civil et dans les hôpitaux », rassure Mahamat Oumar Kessou, Directeur de l’Agence nationale des titres sécurisés. Avec cette solution innovante, le Tchad, un des pays au monde qui a les taux d’enregistrement de naissances les plus bas, compte relever le défi relatif à l’enregistrement universel des naissances d’ici 2030. Pour ce faire, des guichets uniques d’enregistrement des naissances sont disponibles dans l’ensemble des hôpitaux provinciaux du pays ainsi que des hôpitaux de district.
S’il faut le signifier, les résultats d’une enquête menée en 2019 montrent qu’environ deux millions six cents enfants ne sont pas enregistrés à l’état civil. Pour Dr Sophie Léonard, Représentante de l’UNICEF, ce faible taux d’enregistrement résulte d’une combinaison de difficultés. Une combinaison qui porte à la fois sur l’offre des services et sur la faible demande des services d’état civil par la population. « L’enregistrement systématique des naissances à l’état civil est freiné par des facteurs de divers ordres notamment le faible recours des populations aux formations sanitaires, l’ignorance des dispositions légales relatives à la déclaration des naissances ainsi que l’éloignement des services d’état civil », soutient Dr Joséphine Toralta, représentant le Ministre de la santé publique et de la prévention à la cérémonie.
Pourtant, le droit à une identité est celui qui donne accès à l’éducation, aux soins de santé et à la protection contre toutes formes de violence, d’abus et d’exploitation. D’après l’annuaire statistique scolaire de 2021, près de 640 000 élèves du préscolaire n’ont jamais été enregistrés à l’état civil dont plus de 34 000 pour la seule ville de N’Djamena. « Cette campagne est le parfait choix pour rattraper les naissances non déclarées » estime Mahamat Oumar Kessou.