Le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Tom Fletcher, a tiré la sonnette d’alarme lundi, 25 novembre 2024, à Port-Soudan au sujet d’une « épidémie de violences sexuelles » contre les femmes au Soudan ravagé par la guerre, décrivant une ampleur « inacceptable ».
« J’ai honte que nous n’ayons pas été en mesure de vous protéger, et j’ai honte pour mes semblables hommes pour ce qu’ils ont fait », a déclaré Tom Fletcher, à l’occasion de sa première visite dans cette ville de mer Rouge. Port-Soudan est devenue la capitale de facto du Soudan depuis avril 2023, lorsque Khartoum a été plongée dans la guerre entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF).
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 11 millions de personnes et créé ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire de mémoire récente. Près de 26 millions de personnes soit environ la moitié de la population sont menacées de famine de masse, les deux parties en guerre étant accusées d’utiliser la faim comme arme de guerre.
Au cours de sa visite, M. Fletcher a rencontré le commandant de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et a discuté des efforts visant à « augmenter la livraison de l’aide à travers les frontières et les lignes de conflit ». Les travailleurs et organisations humanitaires dénoncent les obstacles bureaucratiques imposés par le gouvernement.
Lors d’un événement organisé dans une école de Port-Soudan pour marquer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, M. Fletcher a déclaré que le monde « doit faire mieux » pour les femmes du Soudan, qui sont exposées à des violences sexuelles systématiques.
Les viols, y compris collectifs, sont « généralisés » au Soudan après 18 mois de guerre civile, selon un rapport d’enquête de l’ONU publié fin octobre, qui cible notamment les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). « L’ampleur des violences sexuelles que nous avons constatées au Soudan est stupéfiante », avait indiqué un communiqué du président de la mission d’établissement des faits sur le Soudan, Mohamed Chande Othman.
Les enfants ne sont pas épargnés, et des femmes et filles sont enlevées à des fins d’esclavage sexuel, soulignait ce rapport.