Soudan : l’aide humanitaire vitale pour le Darfour bloquée par les autorités

Ph Le Ndjam Post

Les autorités soudanaises loyales à l’armée bloquent l’aide humanitaire destinée au Darfour. Un acte dénoncé par les organisations humanitaires et les États-Unis qui s’alarment de la situation catastrophique pour une population au bord de la famine.

« Les enfants et les bébés meurent déjà de faim et de malnutrition, il y aura un impact humanitaire immense (…) et potentiellement des taux de mortalité à grande échelle », a affirmé à l’AFP dimanche 25 février 2024 un membre d’une ONG internationale déployée dans cette région de l’ouest du Soudan, qui a requis l’anonymat pour ne pas mettre en danger sa mission. L’ONU et les États-Unis ont dénoncé le blocage de cette aide vitale pour le Darfour, où un quart des 48 millions de Soudanais sont victimes d’une catastrophe humanitaire.

La guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, patron des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Elle a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de près de huit millions de personnes, selon l’ONU.

Les FSR contrôlent quatre des cinq capitales du Darfour, coupé du reste du pays depuis des mois. La majorité de l’aide humanitaire arrive à Port-Soudan, sur la mer Rouge, où est basé le gouvernement loyal à l’armée. L’aide humanitaire de l’ONU passe au Darfour par la frontière tchadienne où « les autorités limitent les opérations », a indiqué récemment Eddie Rowe, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan.

Le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, a exprimé vendredi « la grande inquiétude » de Washington après la « récente décision (de l’armée) d’interdire le passage par la frontière tchadienne de l’aide humanitaire et les informations selon lesquelles (l’armée) empêche l’aide de parvenir aux populations dans les zones contrôlées par les FSR ».

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a rejeté les « fausses accusations » de Washington, affirmant que la frontière soudano-tchadienne était « le principal point d’entrée pour les armes et les équipements » utilisés pour commettre des « atrocités » contre les Soudanais.

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