Des violences contre des Soudanais ont fait 12 morts en deux jours au Soudan du Sud, où un calme relatif est revenu sur les dernières 24 heures, ont indiqué samedi, 18 janvier 2025, les forces de l’ordre du pays frappé par une instabilité chronique.
Un rassemblement organisé dans la capitale, Juba, pour protester contre des informations faisant état du meurtre de 29 citoyens sud-soudanais à Wad Madani, dans l’État d’Al-Jazira, au Soudan voisin en proie à la guerre, avait jeudi soir dégénéré en pillages de commerces appartenant à des Soudanais. La police avait tiré des coups de feu pour disperser le rassemblement, faisant trois morts et sept blessés.
Le plus jeune pays du monde avait instauré vendredi un couvre-feu nocturne, tandis que les manifestations se sont propagées à d’autres villes. Vendredi, « neuf personnes sont mortes dans la ville d’Aweil », dans le nord, ont indiqué les forces de l’ordre dans un rapport samedi, précisant que deux Sud-Soudanais et sept Soudanais figuraient parmi les victimes. Toujours vendredi, 13 Sud-Soudanais ont été blessés par balle lors d’échanges de tirs à différents endroits de Juba, selon la police.
La situation sécuritaire est « relativement calme et stable dans tout le pays depuis les dernières 24 heures », selon un communiqué samedi du porte-parole de la police John Kassara. Les choses semblaient en début de soirée revenues à la normale dans la capitale, à l’exception des commerces soudanais toujours fermés et du large déploiement des forces de sécurité, a également constaté un journaliste de l’AFP.
Quelque 278 Soudanais, dont 35 enfants, ont été mis à l’abri par la police de l’État de l’Équatorial central. Dans la capitale, 551 Soudanais sont toujours dans des abris sécurisés. « Nous avons créé une nouvelle catastrophe humanitaire », a déploré vendredi la ministre de l’intérieur Angelina Teny. Le président Salva Kiir a appelé « à la retenue ».