Au moins 85 personnes blessées dans les combats à El-Facher ont succombé dans un seul hôpital de cette ville de l’ouest du Soudan depuis le 10 mai, a indiqué mardi l’ONG Médecins sans Frontières (MSF).
Lundi, 20 mai 2024, neuf des 60 blessés transférés au Southern Hospital, le seul établissement hospitalier opérationnel à El-Facher au Darfour, sont décédés, a déclaré Claire Nicolet, chef du département d’urgence de l’ONG. Le 10 mai, des affrontements ont éclaté entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, plus d’un an après le début de la guerre au Soudan.
Avant ces combats, la communauté internationale avait mis en garde contre un carnage imminent dans la capitale de l’État du Darfour-Nord, le seul des cinq États du Darfour à ne pas être aux mains des FSR. Depuis le 10 mai, l’hôpital a reçu « 707 blessés dont 85 ont succombé », a dit Claire Nicolet dans un communiqué.
Selon MSF, il n’y a qu’un seul chirurgien à l’hôpital. « Il nous reste des fournitures pour seulement dix jours dans cet hôpital », a déclaré Mme Nicolet, exhortant les belligérants à permettre un « accès sûr » pour leur permettre de reconstituer leurs stocks.
Vendredi, les FSR avaient indiqué être prêts à ouvrir des « passages sûrs » aux civils souhaitant fuir el-Facher. Le conflit au Soudan a fait depuis son déclenchement en avril 2023 des dizaines de milliers de morts. Rien qu’à el-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l’ONU.