La coordination des actions citoyennes Wakit Tamma annonce par une conférence de presse donnée, ce lundi 11 avril 2022, à la bourse de Travail, la suspension de ses manifestations durant le mois de ramadan. Cependant, elle entend continuer avec d’autres actions de mobilisation à l’effet de contribuer à l’éducation citoyenne du peuple tchadien pour l’amener à son autodétermination. Son coordinateur Me Max Louangar a abordé entre autres avec les journalistes l’insécurité généralisée, le pré-dialogue de Doha et la présence d’un contingent français au Batha.
S’agissant de l’insécurité généralisée, le coordinateur de Wakit Tamma indique que les auteurs des massacres des citoyens à Faya, Abéché, N’Djaména et Sandanan ne sont pas toujours punis par la loi. « Ils continuent de narguer les communautés victimes sans aucune protection des pouvoirs publics », indique-t-il. Me Max Louangar relève que les incendies des marchés de grandes villes, qui se sont produites quasiment à la même période et selon les mêmes horaires, très tard dans la nuit, pour empêcher le secours de se déployer, constituent une manœuvre d’intimidation pour maintenir la population dans la peur. « Aussi, l’augmentation injustifiée des prix des denrées alimentaires durant le ramadan, sans aucune action du gouvernement, est un abandon », insiste le coordinateur de Wakit Tamma.
Aussi, Me Max Louangar estime-t-il que le pré-dialogue organisé par le Conseil Militaire de Transition à Doha ne donne pas les signaux d’une réussite qui garantit la bonne tenue du dialogue national inclusif et souverain, prévu pour le 10 mai 2022. « Les sujets des débats et les conclusions, qui en découlent, ne sont pas rendus publics, jusque-là. La participation des personnes, qui n’appartiennent pas aux groupes politico-militaires actifs, le marchandage des consciences et l’opacité qui entoure cette opération, est visiblement une manœuvre dilatoire du gouvernement », note Me Max Louangar.
Par ailleurs, le coordinateur des actions citoyennes Wakit Tamma informe que le Tchad est devenu l’otage de la France depuis un certain temps. « Chassés du Mali, de la Guinée-Conakry, du Burkina Faso et de la Centrafrique, les contingents français ont déménagé leur arsenal militaire vers le Tchad. Ils se sont installés dans le Batha et dans les casernes de l’armée Barkhane sans aucune autorisation du parlement du Tchad », estime Me Max Louangar.