L’interdiction de fabrication et cuisson des briques par les autorités communales au bord du fleuve Chari refait surface, met en danger l’avenir des fabricants qui se retrouvent dos au mur. Ils ont reçu des notifications de rappel afin de quitter les lieux le mercredi 13 mars 2024.
Situé à l’entrée du pont à Double voix, dans le 9ᵉ Arrondissement de N’Djamena, le site de fabrication des briques en argile présente un danger de destruction des barrages d’eau appelés communément « digue ». Il y a aussi le risque d’affaiblissement souterrain du pont comme souligné par les autorités communales.
Mais cette décision sèche, brusque et non concertée provoque une vive réaction de la part des jeunes fabricants, majoritairement des diplômés sans emplois. Cette activité représente pour eux une source de revenu pour s’occuper de leurs familles et satisfaire leurs besoins. Arrivé sur le site de fabrication et cuisson, l’on aperçoit une tristesse dans le regard d’un jeune âgé de 19 ans, une pèle à la main : « ce sont les derniers jours qui commencent à être comptés ici. Cette activité représente pour moi un moyen incontournable pour me prendre en charge ainsi que ma famille », dit-il.
Pour d’autres, le délai d’une semaine donné par les autorités communales pour déguerpir est trop insuffisant, car cette activité, c’est d’abord l’investissement. Il leur faudra plus du temps, surtout que la saison pluvieuse est déjà à la porte.