Lancés le 29 mai 2023, dans le 9ᵉ arrondissement, les travaux de la nouvelle digue rénovée de Walia-Toukra semblent être très loin de l’achèvement. Ils ont été mis aux arrêts par « manque de financement » et l’érosion gagne du terrain sous le regard impuissant des autorités.
Au Tchad, c’est l’angoisse dans plusieurs quartiers du 9ᵉ arrondissement de la capitale. Certains de ces quartiers ont déjà les pieds dans l’eau, les riverains commencent à considérer cette fameuse digue qui a coûté 22 milliards de FCFA comme un faux espoir de protection contre l’inondation.
La digue où les talus seront protégés par une plaque de béton n’est pas conforme à la réalité du terrain. Les ferrailles sont abandonnées sur les lieux du chantier et l’érosion gagne du terrain. La rupture de ce barrage semble probable si rien n’est encore fait. « Je pense que les autorités ne se rendent pas compte de certains risques », estime Rafael Djimasngar.
Selon d’autres, depuis une dizaine de jours, les deux fleuves qui traversent la capitale, le Chari et le Logone, débordent, au grand dam des populations riveraines. « Si rien n’est fait dans l’avenir, les mêmes scénarios se répéteront et il sera difficile d’anticiper le niveau qu’ils pourront atteindre dans les jours à venir », préviennent déjà les riverains. Par ailleurs, la construction de la digue de Walia-Toukra qui avait un délai d’exécution de 3 mois à compter de juin 2023, est déjà passée à une année.
Pour la population, le Gouvernement doit veiller au respect du délai et à la qualité des travaux pour que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. Rappelons que le Ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Habitat et de l’Urbanisme, Assileck Halata, a visité les travaux de construction de ladite digue le 14 mai 2024. À l’issue de cette visite, les techniciens avaient évoqué la réception dans les prochains jours, mais l’information sur l’évolution des travaux ne semble pas fiable pour la population sous panique depuis quelques jours.