À N’Djamena, dans les bars, les restaurants et d’autres endroits de loisirs, la consommation des tripes et foies à moitié cuits est devenue fréquente. Les risques sanitaires liés à ces aliments sont nombreux, selon Abakar Ousmane Gaou, expert en biochimiste et diététicien.
Ces aliments appelés communément Marara sauté et foie saignant, généralement lavés à l’aide de l’eau chaude, sont des menus d’accompagnement auxquels beaucoup s’accrochent pour savourer la bière. Autour d’une table, un client appelle la commerçante : « Neloum ! Donne-nous deux plats de marara sauté bien pimenté, s’il te plait ». Il s’agit du plat favori de beaucoup de clients. Séverin, un autre client explique que « c’est devenu pour moi de la coutume de manger marara sauté et le foie avant le repas de midi. Une habitude de mon épouse les jours où je suis à la maison ».
Pourtant, les abats d’animaux, riches en protéines, vitamines et acides aminés, nécessitent une cuisson adéquate pour être consommés sans risque. « Une mauvaise cuisson augmente significativement les risques de gastroentérite causés par des bactéries comme Campylobacter », alerte Abakar Ousmane Gaou, expert en biochimiste et diététicien. Ils peuvent également entraîner des intoxications alimentaires, des infections gastro-intestinales et même des maladies comme la salmonellose ou la toxoplasmose, poursuit-il.
Bien que ces abats soient une source d’énergie intéressante, leur consommation doit se faire avec précaution, avertit le spécialiste. Une préparation soignée est indispensable pour bénéficier de leurs avantages nutritionnels sans mettre sa santé en danger. Abakar Ousmane Gaou en appelle ainsi donc à une prise de conscience des consommateurs.
Allahigam Lydie