Pour avoir de l’aide dans leurs travaux ménagers, de nombreuses familles font appel à des personnes extérieures. Celles-ci, en fonction des frais qui leur sont proposés, décident d’exécuter certaines tâches. À N’Djaména, on les appelle communément des « Boys », ces hommes et femmes « domestiques » qu’on trouve un peu partout. À ce titre, s’accompagne aussi souvent un traitement qui n’a pas lieu d’être. Le N’Djampost est allé à la rencontre de ces agents de ménage pour faire le constat.
Il s’agit de personnes en quête de quoi s’occuper d’elles-mêmes et de leurs familles. Contraintes pour la plupart, elles passent des heures à travailler sans relâche pour un salaire insignifiant, en passant par des humiliations, voire des agressions physiques. Elles sont parfois privées de leurs droits fondamentaux.
Pour certains « Boys », ce travail est pénible, car ils ne peuvent même pas s’absenter et ils ne reçoivent aucun respect ou considération venant de leurs employeurs et des proches de ces derniers. « Je suis parfois obligée de faire le choix entre mon travail et ma famille parce que lorsque je m’absente un seul jour pour un cas social, mon salaire est réduit et même pour toutes les fois où je tombe malade. Ils ne m’accordent même pas de la valeur, y compris les plus petits », a laissé entendre Ngomita, une victime. « Elle a l’habitude de ne pas me tendre l’argent par la main, elle le jette souvent par terre et je le récupère », a-t-elle indiqué à propos de sa patronne.
Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Ces travailleurs de maison sont humiliés et accusés injustement. C’est le cas de Togui, un jeune homme. « Si elle ne veut pas me payer la fin du mois, elle m’accuse d’avoir volé son argent ou ses habits pour aller vendre. C’est pourquoi j’ai démissionné. Je ne peux pas continuer à souffrir pour quelqu’un et ne rien obtenir », a-t-il témoigné.
D’autres femmes subissent des abus sexuels, mais préfèrent garder le silence pour ne pas risquer de perdre leur boulot. Cette vulnérabilité s’explique par le fait que ces personnes sont isolées de leurs proches ou encore parce qu’elles ne sont pas suivies. Pour éradiquer ce fléau, il faut que les organisations de défense des Droits de l’Homme et le Gouvernement y jettent un regard particulier, car cela constitue une autre forme de violation des Droits de l’Homme.
Allahigam Lydie