Les usagers du pont de Ngueli qui relie N’Djamena au Cameroun expriment leur mécontentement face aux pratiques des agents de douane tchadiens. Selon plusieurs témoignages, les méthodes d’interpellation seraient intrusives et parfois abusives, provoquant des tensions sur ce point stratégique du commerce régional.
Chaque jour, des centaines de véhicules traversent le pont de Ngueli, passage incontournable entre le Tchad et le Cameroun. Cependant, ces derniers mois, les voyageurs et transporteurs se plaignent de plus en plus des méthodes de contrôle exercées par les agents de douane tchadiens. Des interpellations brutales, des fouilles injustifiées et des retards systématiques, telles sont les pratiques dénoncées par les usagers.
D’après de nombreux témoignages recueillis, les contrôles douaniers sur le pont de Ngueli ne se limitent plus à la vérification des documents ou à l’inspection des marchandises. « Les douaniers bogo-bogo sont des personnes sans cœur et ils n’ont pas de pitié. J’étais sur le pont avec deux plateaux d’œufs et pour traverser, on me dit de payer 500 FCFA. Je me suis justifié en disant que j’ai payé pour manger et non pour vendre, on ne m’a pas compris. J’étais sur les nerfs et j’ai cassé les œufs devant eux », explique Rosalie.
Ces méthodes, jugées abusives, créent des tensions et des retards qui perturbent gravement les activités commerciales entre N’Djamena et Kousseri. D’autres usagers affirment que les agents prennent leurs marchandises pour revendre. « Ces agents de douane arrachent les marchandises pour revendre. Un humain ne peut pas maltraiter une personne de la manière », se lamente Alex.
Certains parlent aussi de pratiques arbitraires et des amendes infligées sans motif clair. Moussa, chauffeur de camion transportant des marchandises, raconte qu’un agent de douane lui a demandé de payer une somme importante sous prétexte que la marchandise qu’il transportait n’était pas conforme. « Je transporte toujours les mêmes produits, et tout est déclaré. Ce jour-là, l’agent voulait juste de l’argent », confie-t-il.
Face à ces réclamations, les autorités douanières affirment que les contrôles renforcés visent à lutter contre la contrebande devenue plus fréquente dans cette zone. Toutefois, cette justification ne convainc pas les usagers réguliers du pont pour qui ces pratiques s’apparentent à de l’abus de pouvoir.
Si la douane tchadienne se défend en évoquant des mesures de sécurité nécessaires pour réguler le flux transfrontalier, les usagers espèrent voir un changement dans les méthodes d’interpellation. Ils réclament une approche plus respectueuse qui ne pénalise pas les citoyens.
Pour l’heure, les plaintes se multiplient et le pont de Ngueli demeure un point de tension majeur entre voyageurs et agents de contrôle.
Mingueyam Olive (Stagiaire)