Un nouveau phénomène s’observe ce dernier temps à N’Djamena. Il consiste à coudre des uniformes, communément appelées « d’honneur » pendant les obsèques. Autrefois portés dans les cérémonies de mariage ou de réjouissance, les « d’honneur » s’invitent de nos jours dans les funérailles. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
« Paix à ton âme », « Va en paix », ce sont entre autres les mots qu’on peut lire sur les t-shirts accompagnés d’une photo du défunt ou de la défunte lors des obsèques. Visiblement, cela donne un bon décor à la cérémonie funéraire mais sur l’appréciation de chacun, les avis divergent. Pour Tabitha, « les gens qui portent les uniformes dans les deuils ce n’est pas un mal, c’est juste pour rendre un dernier hommage à la personne disparue en guise de ce qu’on récent pour elle ». Avis que ne partage pas Angeline : « certaines personnes ne rendent même pas visite à leur famille mais quand ils apprennent que la personne a rendu l’âme, c’est là où elles cherchent à coudre les d’honneur. Ce n’est pas bien. Il faut soutenir le parent quand il est malade au lieu d’attendre sa mort pour dépenser. Ça ne sert à rien ».
Pour la sociologue Tchamba Catherine, chaque famille attribue un sens particulier à la manière de célébrer la mort de son proche. « Nous pouvons dire qu’un fait de société permet à chaque membre d’exprimer sa douleur. Cela peut se faire à travers les pleurs, d’autres s’adonnent au vin, à la boisson traditionnelle et à la nourriture pour pouvoir apaiser leur peine. »
Il est certes bon d’honorer les défunts par la confection des t-shirts estampés de leurs photos occasionnant de fois d’énormes dépenses, c’est aussi le dernier hommage qu’on leur rend. Mais, on se demande aussi ne faudrait-il pas les assister de leur vivant pour se soigner ou soutenir le veuf, la veuve ou les orphelins ? Car tout ce que l’on fait après la mort d’un proche n’est que vanité.