Société : le lavage des engins, un moyen de survie pour les jeunes

Plusieurs jeunes se lancent dans le business de lavage des engins et tapis dans les rues et les stations pour survivre. Parmi eux se trouvent des diplômés sans emplois qui peinent à avoir l’accès à la fonction publique. Grâce à ce business, ils s’en sortent assez facilement. Nous avons rencontré certains de ces jeunes qui nous ont expliqué l’importance de ce métier dans leurs vies.

Il est 12h dans une station de lavage située au bord du goudron à Gassi, dans le 7ᵉ Arrondissement de la ville de N’Djamena. Boukar, un jeune diplômé âgé de 26 ans, a commencé à y travailler depuis 4 ans, après l’obtention de son diplôme en Géographie. D’après lui, ses études terminées, il ne pouvait se résoudre à croiser les bras et attendre sagement l’intégration. Il s’est donc lancé dans ce métier, étant le fils aîné à qui incombent plusieurs charges. Il lave les engins (motos et voitures) tous les jours de 10h à 18h.

Pour Boukar, il n’y a pas de sot métier quand il s’agit de survie. « Après mes études universitaires, j’ai décidé de travailler dans cette station, car il n’y a pas d’autre travail à faire. Et l’accès à la fonction publique est comme l’entrée au paradis. Grâce à ce métier, je m’occupe de moi et de ma famille. Donc, je suis fier de mon travail », explique-t-il.

Il y a d’autres cas similaires à celui de Boukar. À Kabalaye, un jeune âgé de 34 ans, diplômé en Master 2, a décidé, par manque d’emploi, de créer une station de lavage des engins et tapis. Deux de ses cousins chômeurs travaillent avec lui.

Selon lui, le début était difficile, car créer une station de lavage nécessite des moyens financiers. Mais une fois celle-ci créée, rien n’est venu semer son chemin d’embûches, à part la flambée des prix du carburant, car il utilise un groupe électrogène pour « pomper de l’eau ». « L’augmentation des prix du carburant qui nous affecte parce que nous travaillons avec le groupe », a-t-il souligné. Il faut rappeler que l’employabilité des jeunes est un problème sérieux qui pousse les diplômés à embrasser d’autres métiers pour survivre.

Marie-Claire Tari Koumninga

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