Au Tchad, la dot est un symbole d’honneur dans certaines communautés. Il est difficile de croire qu’un couple qui s’aime, décide de se séparer jusqu’au point de réclamer la dot. Le N’Djampost est allé à la rencontre d’un sociologue, spécialisé dans le domaine et de quelques témoins pour plus de précisions.
Après avoir été victime de déception par sa fiancée, Junias a décidé de réclamer la dot versée par lui il y a quelques mois. En effet, de son retour d’une mission, il a appris que sa fiancée est enceinte d’un autre homme. « J’avais l’impression qu’elle m’évitait. Alors, j’ai décidé d’aller chez eux et on m’a fait savoir qu’elle est tombée enceinte d’un autre homme. Aussitôt, on a décidé avec ma famille d’aller retirer la dot. Mais, ses parents ne veulent pas rembourser, donc l’affaire est restée à la justice jusqu’à présent », a-t-il témoigné.
Pour certaines personnes, la dot est sacrée, elle n’est pas un simple cadeau qu’on peut offrir aujourd’hui et récupérer le lendemain. « Même si le couple décide de divorcer, l’homme ne doit pas réclamer la dot pour garder les bonnes relations qui existent entre les deux familles », indique Bernard.
La réclamation de la dot n’est pas correcte dans le cas où le couple a des enfants, a souligné le sociologue Madjirassem Alexis. « L’homme ne peut pas réclamer la dot lorsqu’il sait qu’il a des enfants avec sa femme. Parce que les enfants remplacent en quelque sorte la dot. Et, aucune famille n’acceptera de rembourser la dot d’une femme qui a des enfants ». Le sociologue d’ajouter qu’il existe aussi des cas où le couple se réconcilie. D’après lui, ce n’est pas la peine que l’homme réclame la dot, sinon ça serait une honte pour sa famille.
Au Tchad, le Code de la famille n’est pas adopté pour juguler ces cas d’espèce. Cependant, il sera judicieux que le gouvernement tchadien agisse dans ce sens pour éviter des problèmes dans les familles.
Marie-Claire Tari Koumninga.