Le monde célèbre, le 28 mai, la Journée Mondiale de la santé menstruelle. Cette journée est dédiée à la sensibilisation et l’éducation des filles sur la bonne gestion de leurs menstruations. Cependant, force est de constater qu’au Tchad, la question reste malheureusement un tabou. Sur les 10 jeunes filles interrogées, une seule a déclaré être informée sur ce sujet.
La Journée Mondiale de la santé menstruelle vise à expliquer à la jeune fille l’importance d’une bonne hygiène pendant les périodes de menstruation. Au-delà de la stigmatisation, les difficultés d’accès à des produits d’hygiène menstruelle de qualité restent un véritable défi. S’ajoute à cela le manque d’informations, laissant les jeunes filles déboussolées et confrontées à une réalité qu’elles peinent à comprendre, car ce sujet demeure encore sensible dans la société tchadienne. Et ce, bien que les menstruations soient un processus naturel et biologique.
Les témoignages recueillis sont éloquents. Une adolescente a confié avoir cru, à son réveil, avoir été poignardée lors de ses premières règles avant d’être rassurée par sa tutrice. « Je ne comprenais rien », a-t-elle expliqué. Une autre a avoué avoir caché ses premières règles, car elle avait peur.
Albertine, une jeune dame, a également été confrontée au silence de sa mère lorsqu’elle lui en a parlé, mais elle a fini par comprendre avec l’aide de ses amies. Aujourd’hui devenue aussi mère, Albertine conseille aux autres mamans de briser cette barrière et bien sensibiliser leurs filles, bien que cela n’ait pas été le cas à son époque. « Il faut qu’elles fassent attention à ces filles et ne les laissent pas sans rien savoir, car c’est une étape importante de la vie », a-t-elle ajouté.
Pour faire comprendre l’importance de la santé menstruelle, une campagne de sensibilisation des mères et des jeunes filles semble être indispensable. Un combat de longue haleine, mais essentiel pour garantir l’égalité et la dignité de tous.
Allahigam Lydie