S’acheter une jarre pendant cette période de chaleur fait jeter un froid au dos à plus d’une ménagère. Le prix devient de plus en plus élevé. Difficile pour les ménages de s’en approprier comme ce fût le cas les années précédentes.
Les prix des jarres ont connu une hausse sans précédent dans les marchés et autres points de vente. Vendus dans un passé récent entre 2 500 et 3 500 FCFA, ces récipients en terre cuite, de forme ovoïde, qui permettent de conserver de l’eau dans les ménages sont vendus aujourd’hui entre 4 500 et 6 500 FCFA. Et pour cause, la canicule de ces derniers jours et le manque criard d’énergie pour alimenter les frigos et les réfrigérateurs. Et comme l’électricité au Tchad est considérée comme un luxe, la quasi-totalité des ménages, même les plus nantis font usage de la jarre.
Un ustensile non négligeable
C’est un outil sûr, s’il est placé dans un endroit idéal, l’eau qui y provient est assimilée à celle placée dans un frigo. Tous les ménages tchadiens utilisent les jarres pour conserver de l’eau et obtenir sa fraîcheur. « Nous sommes Tchadiens et c’est la jarre que nous connaissons plus. Il fait extrêmement chaud et la SNE ne donne pas d’énergie à tout le monde. C’est pourquoi je suis venue avec une somme de 3 000 FCFA pour m’acheter la moyenne mais à ma grande surprise, on m’a dit qu’une jarre moyenne est à 5 500 francs », témoigne Ornella Dandé Milka, la quarantaine rencontrée au marché d’Abena.
C’est aussi le cas de Yasmine Mahamadou, visage crispé devant le point de vente du rond-point Hamaman. Elle tourne autour des vendeurs sans succès. « En ce moment de canicule, le récipient de l’eau appeler jarre est devenu très chère au point où on n’arrive pas à acheter. Le prix a augmenté et pour trouver le gros, il faut 6 500 voire même 7 000 FCFA. Or pendant cette période de ramadan, certains hommes préfèrent l’eau de la jarre que l’eau glacée, mais le prix nous dépasse », s’est-elle lamentée.
A quelque chose malheur est bon, comme le dit la maxime. Les vendeurs de ces récipients se régalent avec la flambée des prix. Plus la demande est élevée, plus le prix connait une hausse. C’est le cas de Amaboua Madandy Ermi, assise devant ses jarres exposées au marché d’Abena. « C’est la période la plus attendue de tous les vendeurs. La chaleur pousse les gens vers nous. Tout le monde veut prendre de l’eau fraîche et cela nous fait du bien. Car la demande est de plus en plus élevée et nos efforts sont récompensés », explique-t-elle d’un air joyeux.