Avec la fermeture des restaurants durant le mois de Ramadan, de nombreux travailleurs tchadiens peinent à se restaurer en journée. Entre adaptation forcée et solutions improvisées, ils témoignent de leurs difficultés.
Au Tchad, le Ramadan transforme profondément le paysage urbain. Dès l’aube, la majorité des gargotes, restaurants et cantines populaires baissent leurs rideaux et ne rouvrent qu’après 18 heures pour servir les repas de rupture du jeûne. Cette situation complique la vie de ceux qui, pour diverses raisons, ne jeûnent pas, les non-musulmans, personnes malades ou travailleurs en déplacement.
Sous le soleil brûlant de N’Djamena, Ismaël, un agent administratif, arpente les rues du centre-ville à la recherche d’un repas. « Tous les restaurants où je vais d’habitude sont fermés. J’ai parcouru presque tout le quartier Bololo, mais je n’ai rien trouvé », déplore-t-il. Comme lui, de nombreux travailleurs rencontrent cette même difficulté chaque année.
Même la restauration de rue, où l’on vend habituellement des poissons frits et des soupes, est à l’arrêt. À Klemate, Amina, employée d’une institution, sort durant sa pause de midi pour chercher à manger. Mais elle se heurte à une réalité frustrante. « Avant, j’achetais du poisson frit à midi dans ce quartier. Mais pendant le Ramadan, tout est fermé en journée. C’est difficile pour nous qui travaillons ici », confie-t-elle.
Face à ce défi, certains s’organisent comme ils peuvent. Ceux qui en ont les moyens préparent un repas qu’ils apportent de chez eux. Mais cette solution reste limitée, notamment pour ceux qui passent la journée à l’extérieur et ne peuvent pas transporter de nourriture. En attendant, ces travailleurs doivent composer avec cette réalité qui, chaque année, complique leur quotidien pendant le mois sacré du ramadan.
Marie-Claire Tari Koumninga