La crise causée par l’intronisation du chef de canton arabe Bani Halba d’Abéché se répercute sur les autres villes du pays. A l’unanimité, la communauté Ouaddaienne, détentrice majoritairement des commerces et autres restaurants, a gardé, ce mercredi 26 janvier 2022, les rideaux baissés dans les localités de Sarh, Moundou, Bongor, N’Djaména, Mongo, Kalaït et autres. Par ce geste, elle exprime sa solidarité aux manifestants d’Abéché tués ou blessés par les forces de l’ordre. La communauté Ouaddaienne demande en outre le départ du gouverneur de la province du Ouaddaï et l’annulation du décret portant nomination du chef de canton. « On n’ouvrira les boutiques que si le gouverneur est remplacé et le décret annulé », persiste un des représentants de la communauté. Par ailleurs, la province du Ouaddaï est coupée depuis ce mardi du reste du monde. « Il est impossible de joindre nos proches à Abéché. Cet isolement des nôtres démontre que le gouvernement continue dans sa logique de répression. Si cette logique persiste, nous descendrons dans les rues de toutes les villes du Tchad pour manifester notre mécontentement. Notre simplicité n’est pas une faiblesse », s’emporte un boutiquier. Un autre restaurateur informe aussi que des jeunes de la communauté Ouaddaienne se préparent à descendre sur Abéché pour porter secours à leurs frères « persécutés par leur propre armée ». « Nous allons les rejoindre pour qu’ils nous tuent tous. Quand on responsabilise des analphabètes qui se croient tout permis, le résultat est toujours médiocre. Il faut que les choses changent », insiste-t-il.