L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, emprisonné, a appelé jeudi soir ses soutiens à « la résistance ». C’est à la veille d’une audience capitale concernant sa réintégration sur les listes électorales, dont dépend sa candidature à la présidentielle de 2024.
La Cour suprême sénégalaise doit examiner vendredi un recours de l’Etat contestant l’annulation par un juge de Ziguinchor (sud) de la radiation des listes électorales de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et dont les bras de fer avec l ‘Etat ont déclenché plusieurs épisodes de troubles meurtriers depuis deux ans.
Cette radiation des listes l’empêche d’être candidat à la présidentielle du 25 février 2024.
« J’en appelle à tous les Sénégalais, à notre fibre patriotique et aux valeurs fondamentales de refus, à se préparer et se tenir debout ce 17 novembre pour préserver notre démocratie », a publié M. Sonko sur ses réseaux sociaux.
« Nous devons nous lever pour une justice, libre et indépendante, pour le droit de vivre dans un pays équitable sans craindre d’être arrêté et emprisonné sans justification », a-t-il ajouté. Il estime que « la souveraineté » de la nation sénégalaise est en jeu vendredi.
Les soutiens de sa coalition ont également lancé jeudi un appel à manifester pacifiquement vendredi au cours d’une conférence de presse. Vendredi, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), saisie par les avocats de l’opposant, doit également rendre à Abuja sa décision sur la réintégration de M. Sonko sur les listes électorales.
Le ministère de l’Intérieur a refusé jusqu’alors de délivrer à M. Sonko les fiches officielles qui lui permettront de recueillir ses parrainages, une étape nécessaire au dépôt de candidature. Le ministère fait valoir du caractère non définitif de la décision du juge de Ziguinchor, frappée de recours de l’Etat.
La commission électorale nationale, un organe en charge de la supervision du processus électoral, a pourtant demandé le 31 octobre à la Direction générale des élections (DGE), qui dépend de l’Intérieur, de rétablir M. Sonko sur les listes et de lui. délivrer les fichiers de parrainages. La DGE lui a le même jour opposé une fin de non-recevoir.
M. Sonko, 49 ans, a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineur et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès qu’il dénonçait comme un complot pour l’écarter de l’élection, il a été condamné par contumace. Il a été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’Etat.