Le prix des pagnes dédiés à la Semaine nationale de la femme tchadienne (Senafet), appelés « pagnes 08 mars », est fixé à 10.000 FCFA par le Gouvernement. Cependant, ils sont vendus à 13.500 voire 15.000 FCFA. En plus de leur cherté, il y a aussi la qualité qui suscite des réactions négatives.
Au marché de Dembé, l’un des marchés les plus populaires de N’Djamena, certaines clientes n’hésitent pas à parler d’escroquerie sur le prix des pagnes. C’est le cas de Falmata, une cliente insatisfaite. « Non seulement les pagnes de 08 mars se vendent cher sur le marché, mais la qualité laisse à désirer. Normalement, les vendeurs doivent tenir compte de la qualité avant de fixer des prix exorbitants. C’est de l’escroquerie », a-t-elle déclaré.
D’autres clientes ne s’attendent à rien et affirment qu’elles ne sont pas surprises. « Chaque année, on nous annonce le prix subventionné, mais sur le terrain, c’est autre chose. On a l’impression que les autorités et les commerçants sont des complices. La commission nationale de contrôle et de vérification du prix de vente des pagnes mise en place ne fait pas son travail », déplore Victorine.
Certains vendeurs évoquent les raisons qui les poussent à augmenter le prix. Pour eux, l’accès à ces pagnes est difficile et le prix est considérable. Alors, ils sont contraints d’augmenter les prix pour espérer des bénéfices. « On se torture pour avoir les pagnes de 08 mars et comme ils savent qu’on veut revendre, ils augmentent le prix en gros. Donc, nous augmentons le prix sur chaque pagne pour avoir le bénéfice », explique Florence, une commerçante.
Il faut rappeler que la cherté des pagnes de 08 mars empêchent la majorité des femmes d’en acheter, faute de moyens. Le Gouvernement tchadien doit consacrer tous les efforts pour subventionner ces pagnes afin d’être à la bourse de toutes les femmes.
Marie-Claire Tari Koumninga