Santé : « l’insalubrité alimentaire peut être mortelle »

Une vendeuse de légume expose à même le sol. Ph Achta Bladé

Il suffit de faire un tour aux abords des grandes artères de la ville, dans les marchés en passant par les restaurants populaires pour constater les conditions incommodantes de transport, d’exposition et de stockage des denrées alimentaires. Une situation plutôt alarmante qui ne laisse presque personne indifférente. Il s’agit du manque d’hygiène qui se vit sous les regards sans gêne des vendeurs et des autorités en charge de la municipalité. Habib Mahamat Abrass, Spécialiste en Sécurité Sanitaire des Aliments, renseigne que cette exposition des aliments a des effets sur la santé humaine.

L’insalubrité alimentaire n’est pas sans risque pour les consommateurs. Elle est source de plusieurs dangers et constitue une menace pour la santé humaine, d’après le spécialiste en Sécurité Sanitaire des Aliments, Habib Mahamat Abrass. « L’insalubrité alimentaire peut être mortelle. Un traitement des denrées alimentaires dans un lieu insalubre et par des mains non propres permettra l’installation des micro-organismes pathogènes qui sont capables de causer des maladies comme la Typhoïde, l’Hépatite A ou B, l’intoxication alimentaire pour ne citer que ceux-là. Des maladies qui peuvent être mortelles si elles perdurent », se prononce-t-il ainsi d’entrée de jeu.

Pour lui, le manque d’hygiène alimentaire n’a lieu que par négligence ou par un manque de connaissance en matière d’hygiène et de sécurité sanitaire des aliments. Les micro-organismes pathogènes et les substances chimiques tels que les médicaments, les additifs alimentaires, les hormones, les pesticides, sont les principales sources de la contamination des aliments non protégés. Les effets immédiats de cette contamination sont entre autres les vomissements, les diarrhées, les douleurs abdominales, la fatigue. Des manifestations qui ne se font pas rares chez la plupart des malades. « À l’hôpital aujourd’hui, on colle tout sur le dos du paludisme et de la typhoïde, ce qui est normal. Mais nous ne pouvons pas écarter cette maladie si nous gardons les mêmes habitudes alimentaires. Nous sommes tous appelés à fournir des efforts en termes d’hygiène alimentaire », rappelle le nutritionniste.

S’il faut le rappeler, d’après les rapports estimatifs de l’année en cours de l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation, sur plus d’un million six cent mille personnes malades dans le monde chaque année, quatre cent vingt mille meurent suite à la consommation des aliments ne respectant pas les conditions d’hygiène.

Soucieux donc du bien-être de la population, Habib Mahamat Abrass suggère au Ministère de la Santé Publique et de la Prévention, au Centre de Contrôle de la Qualité des Denrées Alimentaires (Cecoqda), à la Police Sanitaire et aux différents services de municipalités, de renforcer la veille de la sécurité sanitaire des aliments et l’application des règlements afin de promouvoir la santé de la population. Il appelle aussi les différents acteurs qui sont responsables de la salubrité et de l’innocuité des produits alimentaires au respect des mesures d’hygiène. « Les vendeurs doivent mettre leurs produits alimentaires dans un endroit salubre sur une table et loin de la rue, de la poussière et de la chaleur », invite-t-il.

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