Il suffit de faire un tour à la maternité d’Assiam Vantou, au Centre national de traitement des fistules pour se rendre compte des césariennes réalisées en une journée. Ces trois derniers mois, le taux d’opération par césarienne ne cesse de grimper. A peine un mois, plus de 20 césariennes sont réalisées dans cet hôpital.
Parmi une foule assise à même le sol au sein de cette institution sanitaire de référence nationale, les aller-retour de Charles, très angoissé, attire l’attention. À sa rencontre, il nous rétorque avec plein d’inquiétude. « A la moindre difficulté, les sages-femmes projettent une opération. Maintenant, cette opération est devenue plus facile que l’accouchement par la voie normale. Ma femme est en bloc depuis environ 30 minutes déjà », s’inquiète-t-il.
Rien qu’en une journée, environ 8 femmes se font assister au bloc avant de donner naissance. La césarienne est de plus en plus pratiquée ces derniers temps, car les dispositions pour effectuer les opérations ont été beaucoup améliorées, nous confie la responsable de la maternité, Khadidja Matho : « pour effectuer une césarienne, il faut avant tout contrôler le sang de la femme à terme et s’assurer ensuite si elle est suivie ou pas pour des problèmes de santé. Aussi, il faut songer à quantifier le sang qu’elle a perdu et lui en donner, en cas de nécessité », justifie-t-elle. Aujourd’hui, les femmes sont autorisées à faire jusqu’à six (6) césariennes, car, les complications ne sont plus autant, à condition qu’elle se fassent suivre, rassure la sage-femme.
La césarienne a donné naissance, de nos jours, à des manifestations qui sont entre autres, la planification des naissances par le calcul de la date de naissance de l’enfant et l’anticipation du travail de la femme. On appelle cela, une césarienne programmée, a signifié Khadidja Matho, responsable de la maternité à l’hôpital Assiam Vantou. Maintenant, les femmes négocient la césarienne avec leur gynécologue, informe une sage-femme. La plupart des opérations qui se font dernièrement ne sont forcément pas des cas d’urgence, mais elles sont plutôt programmées, renchérit-elle. C’est le cas d’une femme rencontrée : « C’est mon mari qui rejette l’idée de la césarienne sinon moi, je suis plutôt partante. Si ce n’était pas faute de moyens, je me serais déjà engagée pour cela », dit-elle.
S’il faut le rappeler, la césarienne, opération chirurgicale consistant à extraire l’enfant par incision de la paroi abdominale et de l’utérus est réalisée lorsque l’accouchement est impossible par voie naturelle. Elle peut être planifiée si une situation d’urgence s’impose. Bien qu’elle soit devenue fréquente un peu partout, elle ne saurait être anodine.