Saleh Deby Itno, alias Saley, a quitté le navire du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) pour rejoindre le Parti Socialiste sans Frontière (PSF) de son neveu Yaya Dillo Djérou Bétchi. La semaine écoulée, la majeure partie des journaux tchadiens ont consacré leurs lignes à cette actualité. C’est la revue de presse de la semaine.
Pourquoi Saley a décidé de quitter le MPS de son grand frère défunt en pleine crise pour rejoindre avec armes et bagages son neveu Dillo ? C’est la question que se pose L’Observateur dans sa livraison du 14 au 21 février 2024. Pour l’hebdomadaire, personne ne peut le dire aujourd’hui. Mais à travers les discours de Saley Deby et Yaya Dillo, les tchadiens peuvent déjà déduire beaucoup de choses.
« Tout porte à croire qu’ils se désintéressent de la politique de Mahamat Kaka qui vient d’être désigné par le MPS comme candidat à la prochaine présidentielle. Un choix qui les aurait révoltés », prévient le journal. L’Obs d’ajouter que quand les frères ne se comprennent pas sur une stratégie de lutte, c’est le MPS qui risque de voler en éclats.
À ce sujet, l’hebdomadaire Abba Garde de dire qu’à la veille de son ralliement au PSF, tout a été mis sur la table pour pousser l’oncle Saley à se rétracter, mais peine perdue. « Les milliards, le poste de Directeur Général des douanes, l’attribution des marchés publics juteux et toutes les méthodes séductrices habituelles n’ont pas fait fléchir l’oncle cette fois », se délecte Abba Garde. Désormais, le neveu rencontrera l’oncle sur le terrain de la bataille démocratique. « Ça s’annonce palpitant quand même ! », ironise le journal. Toujours selon Abba Garde, la posture de l’oncle Saley relève d’une véritable guerre de positionnement et de reconquête des avantages immérités pour le seul bonheur de son clan.
L’ex-Directeur Général de l’Autorité de l’Aviation Civile (ADAC), Mahamat Neïssa Aware, initialement candidat du Tchad au poste de Directeur Général de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) a démissionné de son poste et est aussitôt remplacé par Adoum Younousmi, ancien ministre des Infrastructures.
Pour le journal Le Visionnaire, cette substitution « injuste et injustifiée qui a motivé sa démission, ce 12 février 2024, de son poste de Directeur Général de l’Adac, n’honore pas le Tchad ». « Même si le Tchad reflète l’image prototype de l’injustice, de l’arbitraire et du népotisme depuis la nuit des temps, ce qui s’est passé dépasse l’entendement », continue l’hebdomadaire. Comment comprendre qu’un candidat, préparé depuis des années, présenté et confirmé par la sous-région, soit ainsi remplacée sans raison valable ? S’interroge Le Visionnaire.
Le journal de répondre que même si Younousmi est apte pour ce poste, c’est toujours le Tchad. Mais pourquoi tenir sa candidature au secret pour détruire, au dernier moment, ce qui a été construit pendant des années ? « Cette nouvelle candidature assortie de coups bas, motivée par des intérêts personnels et égoïstes, est bien caractéristique du désordre bien organisé au sommet de l’État. Comme dirait quelqu’un, le Tchad est un pays de merde », ironise le journal de Allahondoum Juda.
Pour l’hebdomadaire Abba Garde, il est clair qu’il s’agit d’une injustice faite en faveur de Adoum Younousmi qui ne démérite pas pour autant. La mise à l’écart du candidat objectif, Mahamat Neïssa Awaré, est à mettre dans le compte du déclin de l’empire Zaghawa. Ni plus ni moins, conclu le journal.