Revue de presse au Tchad : Kouri Bougoudi, la rentrée scolaire et le Gabon

La semaine du 27 août au 2 septembre 2023, l’actualité reste dominée par la descente du président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, à Kouri-Bougoudi ; la rentrée scolaire qui se pointe à l’horizon et le coup d’Etat au Gabon. Comme chaque début de semaine, retrouvez les actualités traitées par les médias tchadiens.

Le président de transition, Mahamat Idriss Deby Itno a séjourné pendant 10 jours à Kouri-Bougoudi dans le Tibesti. Officiellement, son déplacement a pour but de suivre les instructions données en 2022 sur le site aurifère. Mais pour N’Djaména Hebdo, contrairement à ce que le commun des Tchadiens imagine, la situation à l’extrême nord inquiète les autorités tchadiennes et libyennes. Pour preuve, le journal évoque la descente du président lui-même dans le Tibesti avec une logistique militaire impressionnante et des troupes au sol bien armées, appuyées par des avions de guerre nouvellement acquis au frais des contribuables.

Si des sources officielles évoquent la visite de Mahamat Idriss Deby Itno pour le suivi des instructions données en 2022 sur le site aurifère de Kourib-Bougoudi, c’est juste un alibi servi aux Tchadiens. Selon des sources auprès de l’armée relayées par nos confrères de N’Djaména Hebdo, la présence du président de transition est motivée par l’attaque du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) subie par l’armée entre les 9 et 10 août 2023. Les affrontements ont fait des morts d’homme, des prisonniers de guerre et des dégâts matériels importants.

Justement, sur l’incursion du groupe rebelle CCMSR, selon le journal Abba Garde, elle ôte le sommeil à Mahamat Idriss Deby Itno : « la réticence que développent les maîtres français depuis un certain temps, remet à plat toute l’assurance qu’il avait par rapport à la situation sécuritaire à l’extrême nord », évoque le journal. Pour l’hebdomadaire, Mahamat Kaka craint une volte-face qui ouvrirait la voie aux différents mouvements armés installés dans le sud libyen. Raison pour laquelle, il a pris le risque d’ériger son quartier général dans la zone frontalière de Kouri-Bougoudi.

« La rentrée scolaire risque de capoter »

Dans quelques semaines, les élèves reprendront le chemin de l’école. Mais le point de presse fait par le secrétaire général du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), Laoukoura Mbayana le 24 août dernier, rend cette rentrée hypothétique. Selon les informations relayées par l’Observateur, les responsables du SET constatent avec regret la violation des engagements du pacte social triennal par le gouvernement. Le SET, section provinciale de N’Djaména, exige du gouvernement la satisfaction des points de revendications tels que le rétablissement des indemnités de craie et documentation octroyées en 2010, avant la rentrée des classes fixée au 21 septembre pour les classes de terminale et le 2 octobre pour les classes intermédiaires. Ceci, conformément au calendrier scolaire publié le 10 août dernier. Pour l’Observateur, il est clair que la rentrée de cette année risque de prendre du plomb dans l’aile.

Alors que le SET menace d’aller en grève, « Moussa Kadam s’apprête à enterrer l’école tchadienne », nous annonce nos confrères d’Abba Garde. En effet, le ministre en charge de l’éducation nationale, Moussa Kadam, dans une déclaration faite le 9 août dernier, a annoncé le projet d’augmentation des frais d’inscription à 2 500 F puis une somme de 5 000 F à verser par trimestre, soit 17 500 pour une année scolaire. Pour l’hebdomadaire, Moussa Kadam Victor risque de donner un coup dur à l’école tchadienne si ce projet venait à être mis en application. Selon Abba Garde, beaucoup d’élèves au Tchad n’ont pas accès aux fournitures scolaires de base. Donc, demander aux parents d’élèves, déjà en difficulté de payer plus de 300 % supplémentaire sur la somme d’inscription, n’est que l’expression de la simple volonté d’enterrer cette école qui a déjà perdu ses lettres de noblesse.

Le 30 août 2023, le Gabon est secoué par un coup d’Etat renversant le pouvoir d’Ali Bongo Ondimba. Pour N’Djaména Hebdo, pour des intérêts personnels, la France ferme les yeux sur ce coup d’Etat alors qu’elle s’agite, s’excite à rétablir coûte que coûte Mohamed Bazoum destitué par les militaires au Niger. Faisant un rapprochement sur le Tchad, N’Djaména Hebdo déclare que ce qui se passe aujourd’hui au Gabon est un test pour la présidentielle à venir au Tchad où règne la dynastie des Déby. « Après avoir adoubé l’héritier de Déby, la France n’hésitera pas à lui assurer une démocratisation par une tragi-comédie électorale » estime le journal. Les ingrédients pour une présidentielle sous couvre-feu sont déjà réunis, ironise N’Djaména Hebdo. Hier c’était le Niger avec la destitution du président Bazoum, aujourd’hui, c’est le Gabon avec Ali Bongo Ondimba. L’Observateur se demande à qui le prochain tour ?

Quitter la version mobile