Le 17 décembre 2023, les Tchadiens sont invités à choisir entre un bulletin blanc pour le « Oui » et un noir pour le « Non ». C’est pour voter pour ou contre le projet de Constitution qui prévoit la décentralisation comme la forme de l’État. Mais à quelques jours de la campagne, la scène politique est bouillonnante.
Dans la capitale, N’Djamena, l’affichage pour le « Oui » est omniprésent pour l’ex-parti au pouvoir, le MPS (Mouvement Patriotique du Salut) et ses alliés. Mais dans les rangs de la classe politique, des groupes armés et de la société civile, c’est la guerre de positionnement ou des appels au boycott. L’opposition dénonce notamment l’absence d’un fichier électoral à jour et le manque d’indépendance des institutions chargées de garantir la régularité du processus jusqu’à la proclamation des résultats. C’est le cas du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le réveil), de l’ancien Premier ministre, Pahimi Padacké Albert. Il suggère la suspension de ce processus référendaire, « mal engagé, et d’arrêter la fuite en avant ».
En ce qui concerne la réconciliation, la signature de l’accord dit de principe entre le gouvernement et le parti Les Transformateurs, le 31 octobre à Kinshasa en République Démocratique du Congo, est mal appréciée par certains partis politiques et la société civile. L’amnistie à accorder aux acteurs civils et militaires impliqués dans les évènements du 20 octobre reste la pomme de discorde. Certains partis politiques dénoncent d’ores et déjà un acte qui pourrait aller dans le sens de l’impunité. Par ailleurs, dans leur chasse aux suffrages du Référendum du 17 décembre prochain sur la forme de l’État, les politiques ne doivent pas perdre de vue le caractère explosif des différends qui empoisonnent la vie des populations.
Rappelons que la campagne électorale pour le référendum, a lieu du 25 novembre au 15 décembre 2023. Le vote des nomades, des Tchadiens de l’étranger et des membres des forces de défense et de sécurité démarrera le 16 décembre 2023. La proclamation des résultats provisoires par la Conorec (Commission nationale pour l’organisation du référendum constitutionnel) est prévue pour le 26 décembre 2023.