Provinces : les réactions se diversifient à l’approche du référendum dans le Guera

Le 17 décembre 2023 aura lieu le vote référendaire sur le projet de la nouvelle constitution proposé par les résolutions du dialogue national inclusif et souverain (DNIS). À quelques jours de cette consultation, l’ambiance à Mongo, dans la province du Guera, n’est pas à l’effervescence, mais aux interrogations. Si certains concitoyens n’y voient pas l’utilité, d’autres plébiscitent ce projet de constitution.

Certains partis politiques de l’opposition qui appellent à boycotter ce vote, justifient que le gouvernement à travers la Conorec (Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel), est juge et partie. Ce projet constitutionnel ne propose qu’une seule forme de l’État pourtant les résolutions du DNIS, exigeaient deux formes à savoir l’État unitaire et l’État fédéral. « L’idée de la nouvelle Constitution n’est pas bonne. Le Tchad a d’autres problèmes et son problème, c’est d’abord le dialogue, le pardon et le vivre ensemble. J’interpelle les Tchadiennes et Tchadiens à prendre conscience, à bien réfléchir avant d’aller voter parce que la vie d’un État, d’un peuple, dépend de la Constitution qu’elle adopte. C’est dans ce sens que je dirais Non, et j’irais voter catégoriquement Non le 17 décembre », explique Nassour Ahmat, du bloc fédéral section du Guera.

Pour le chef de mission de la Coalition Non, Banyara Yoyana, le Guera a souffert des problèmes de tous les régimes et continue de souffrir en raison de la centralisation du pouvoir et de la mauvaise gouvernance. « Voter Non, c’est pour le bien du pays. Le Guera a trop de problèmes. Je mets en garde certaines personnes qui viennent à Mongo pour prétendre à tort que la fédération équivaut à une division », a-t-il rappelé .

Même constat du côté des jeunes. Si le projet de nouvelle constitution ne rencontre pas l’adhésion d’une partie de la jeunesse, c’est sans doute parce qu’elle se sent délaissée par le texte. « On a pas vraiment été sensibilisé à cet effet. Tout ce qu’on sait est que la Constitution est politique et n’engage que les hommes politiques. Pour nous les jeunes, on ne sait même pas quelle partie nous concerne. Tantôt on nous parle de Oui, tantôt Non. Pourtant c’est le contenu qui devrait faire l’objet des messages de la campagne. C’est vraiment déplorable », se désole Moussa Haroun, la vingtaine révolue.

Quant à la coalition pour le Oui au référendum constitutionnel, tout est clair. C’est une fuite à l’avance. « Les Tchadiennes et Tchadiens ont été préparés à ce processus. Il y avait la vulgarisation du projet de constitution, les formations, les ateliers sur les contenus et enjeux. Ceux qui contestent le processus actuellement sont contre l’unité. D’ailleurs le Oui qui va remporter est le choix du consensus », a justifié Hassane Saline, directeur de campagne de la coalition pour le Oui, dans le Guera.

Il convient de souligner que les Tchadiens voteront ce dimanche 17 décembre pour le référendum constitutionnel. La soumission de cette nouvelle Constitution aux électeurs, serait donc l’une des étapes du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Dans ce projet de constitution, le mandat présidentiel est de 5 ans renouvelable une fois. Il y aura le Sénat, l’élection des gouverneurs et désormais, les citoyens âgés de 35 ans pourront se présenter aux élections présidentielles et 25 ans pour les législatives.

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